Mon collègue est-il kleptomane et dois-je le dénoncer ?

Bonjour Horia,

Pas évident de savoir s'il vole ou s'il est atteint de kleptomanie. Ce que je peux vous dire, d'après les quelques connaissances que j'ai pu glaner, c'est que la kleptomanie est une véritable souffrance pour le sujet. En fait, le kleptomane dérobe des objets dont il n'a absolument pas besoin. Il peut même jeter ce qu'il a volé. Les psys disent que c'est lié à une forte névrose d'abandon. Le voleur, lui, vole pour son profit. Le tout serait de savoir si votre collègue se sert réellement de ce qu'il dérobe . C'est possible mais vous n'en savez rien. Quant à le dénoncer, je ne pense pas que ce soit une solution dans la mesure où vous ne l'avez pas pris en flagrant délit. Et puis, s'il est réellement kleptomane, je ne pense pas que ce soit indiqué. C'est sûr que votre position n'est pas très confortable mais je pense que des psys viendront vous en dire plus en fonction des éléments que vous donnez.

La kleptomanie est une " manie " incitant à voler. C'est un mécanisme compulsif, une névrose obsessionnelle. Le kleptomane, à la différence du voleur, ne vole pas parce qu'il manque de quelque chose. Pour exemple, Winona Ryder, actrice amériacaine, a été arrêtée plusieurs fois pour vol à l'étalage avec des articles de beauté, bijoux... Pourtant, elle a largement les moyens financiers de les acheter. Les objets volés sont souvent insignifiants sur le plan de leur valeur. Ils sont soigneusements conservés.  Le kleptomane n'a pas fait le deuil d'un traumatisme affectif remontant à l'enfance. L'objet volé est destiné à retrouver, à compenser une perte affective, il vient combler le vide.

Le kleptomane souffre car il sait que ce qu'il fait est mal et pourtant, il ne peut faire autrement. Malgré une grande culpabilité, il continue et va, inconsciemment, faire en sorte de se faire prendre, attendant que l'extérieur vienne mettre fin à sa souffrance.  

Il semble que votre collègue soit dans cette situation, les objets volés n'ayant pas une grande valeur marchande. Vous n'êtes que deux dans ce bureau, il sait bien, inconsciemment, que vous finirez par vous en rendre compte et que vos doutes iront forcément vers lui. C'est quasiment un appel à l'aide. Il serait donc intéressant de lui en parler, de lui dire que vous avez remarqué que des objets disparaissaient et qu'il doit arrêter. Que s'il n'arrive pas à faire autrement (ce qu'il peut rapidement vous dire), il devrait consulter un psychanlyste, de préférence, pour se faire aider. Cela sera positif pour lui mais, aussi pous vous, car en ne disant rien, vous cautionneriez ses actes.

J'espère, Horia, que ses éléments de réponse vous permettrons de trouver une solution positive.

Merci, Cécile. G.., d'avoir pris le temps d'apporter votre éclairage pro. L'exemple que vous donnez est intéressant. Je crois qu'il y eu aussi une célébrité française qui a eu ce type d'ennui mais je ne me souviens plus son nom. Ce doit être un sacré handicap au quotidien que la kleptomanie !

Pour ma part, je pense que votre collègue est un voleur car les objets qu'il subtilise sont des objets qui ont une vocation pratique spécifique qui doivent lui permettre de faire quelques économies sur l'ensemble de l'année ! Il est sûr que les psys vous diront qu'il a un profil abandonnique, qu'il a dû manquer dans l'enfance d'albums à colorier et du matériel qui va avec... Mais, en attendant, vous n'êtes ni psy ni son psy et cet homme va finir par vous mettre en difficulté si un jour un supérieur hiérarchique se rend compte de la consommation anormale de papèterie dans votre bureau.

C'est pour cette raison qu'il faut, comme le dit Cécile G., que vous disiez à ce collègue que vous avez remarqué que beaucoup de choses disparaissent anormalement des placards et que si ça continue, vous allez devoir en parler à qui de droit...

Partant de là, de deux choses l'une : soit il s'arrête parce qu'il aura entendu votre menace, soit il continue. Dans ce dernier cas, vous n'aurez pas d'autre possibilité que de signaler ce fait - sans accuser personne - à l'autorité hiérarchique compétente.

Il ne manquerait plus que vous soyez accusée à sa place. Sofia a raison. Qu'il soit kleptomane ou pas, finalement, cela ne vous concerne pas vraiment. Les conseils promulgués par nos deux amies me semblent tout à fait opportuns. Et en plus, c'est un service à lui rendre tout en vous protégeant !