Comment faire pour être en paix ?

Portrait de Chantal Calatayud

Il y a plus de quarante ans (déjà !) les adeptes du bouddhisme me fascinaient de par leur zénitude. Je les enviais très sincèrement. Ils me semblaient hors espace (je n'en avais pas à proximité...) et surtout bien loin de mon quotidien agité : trois enfants, un travail à temps plein, une recherche pathologique de perfection avec laquelle je m'empoisonnais et, plus grave encore, je polluais mon entourage... Quelques années plus tard, " ma " banque avait eu l'idée de faire sa publicité à l'aide d'une photographie d'un homme et d'une femme en posture yoguique : ce visuel me confortait dans cet idéal de paix à atteindre et qui me semblait naïvement ne demander aucun effort pour y parvenir, à l'inverse de ma démarche psychanalytique...

Il est étonnant, voire admirable dans l'existence de constater comment le grand puzzle de sa vie s'organise quand recherche il y a. Ma route personnelle me faisait rencontrer de plus en plus de personnes enclines à la philosophie bouddhiste. Quelle aubaine pour les questionner, soulever des interrogations de type " Comment fait-on pour lâcher prise ? ". Par exemple. Je n'attirais aucune réponse qui me satisfasse... Ce qui pouvait - c'est un comble ! - passablement m'énerver... Toutefois, ma destinée allait se charger de me pousser à trouver. De déception en inquiétude fréquente, d'obstacle plus ou moins supportable en épreuve difficile récurrente, je finis par découvrir des concepts remarquables qui conduisent au détachement et à la sérénité. En voici quelques-uns qui m'ont beaucoup aidée et qui m'aident toujours :
. On ne peut pas changer les autres.
. Stopper son imaginaire immédiatement lorsqu'il nous envoie des scénarios catastrophes, en général improbables, ce qui permet de réintégrer le présent, notre seule réalité.
. Accepter que " toute chose concourt au bien de ceux qui aiment Dieu ", et quand c'est trop difficile, regarder en arrière de son propre parcours pour le vérifier : que de tempêtes détestables de prime abord, pourtant traversées, avec - en prime - l'honnêteté de pouvoir analyser que ces difficultés amènent toujours un plus et même davantage encore... Dans certains cas, le résultat peut même s'apparenter au miracle.

Alors, comment on fait quand on veut que ça change, que ça se calme à l'intérieur de soi ? On cherche encore et encore dans sa direction à soi et on trouve automatiquement ce dont on a besoin, au moment où on en a besoin. À condition d'écouter et d'observer tout ce qui se présente. Françoise Dolto n'assurait-elle pas que tout est langage. Je sais qu'il y a beaucoup d'épines sur la voie car la facilité n'est certainement pas l'apanage du genre humain mais qu'il est doux de régulièrement vaincre ses démons.

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Commentaires

Portrait de Cécile

" Vaincre ses démons " : j'aime beaucoup cette formule. En effet, comment accéder à la paix sans prendre conscience que la guerre existe, en nous d'abord, puis projetée à l'extérieur. L'Histoire de l'Humanité est très explicite sur la question. Le bouddhisme, depuis des millénaires, puis plus récemment la psychanalyse, proposent de " s'attaquer " à la racine du mal. La bonne nouvelle de ces deux disciplines ? L'assurance qu'il est possible d'accéder à plus de paix à condition d' accepter que notre principal ennemi est en nous... Pas facile certes, mais réalisable à en croire ceux qui en témoignent non seulement par leur parole mais par leurs actes. Cependant, tout étant langage, il est donc salvateur de commencer par là. En ce sens, votre blog est un excellent espace d'entraînement pour se préparer à se lancer avec enthousiasme et joie dans la seule bataille qui vaille le " coup " : celle qui conduit à la paix intérieure...

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Arrêter de chercher la solution à l'extérieur, chez l'autre. On parle de paix intérieure parce que la solution est en nous. Et lorsqu'on l'a trouvée, on peut la transmettre. On ne sait jamais, elle est peut-être contagieuse ! Wink