Consommer du lait : qui croire ?

Portrait de Carole Vallone

S'opposent depuis des années d'un côté les producteurs laitiers qui font leur job en vantant les mérites du lait, de l'autre certains scientifiques. Au point que donner aujourd'hui un verre de cette boisson riche en calcium et en vitamine D à son enfant ou en boire soi-même génère des doutes culpabilisants, alors que le problème soulevé ne concernerait d'ailleurs a priori que les adultes. Une polémique qui crée quoi qu'il en soit un amalgame qui laisse des traces.

L'histoire de la consommation par l'Homme du lait animalier, notamment les laits de vache, de brebis, de chèvre, ne date pas d'hier. Elle remonte à la période néolithique, époque où apparaît et se développe la domestication de l'animal.

Si le lait est constitué en moyenne de 87 % d'eau, l'extrait sec restant - environ 130 grammes par litre - abrite un rapport d'une quarantaine de grammes de matières grasses. Contenant des nutriments tels que les protides, glucides, lipides, le lait renferme aussi des sels minéraux et des vitamines. Ainsi le lait a-t-il ses adeptes qui apprécient, outre le rôle précieux de ses différents apports vitaminiques pour l'enfant, en particulier sa capacité à maintenir la solidité osseuse et à éviter les dégâts liés à l'ostéoporose. Ceci étant, des courants scientifiques contestent les bienfaits du lait concernant la santé des adultes mais leurs conclusions s'appuient sur des populations qui vivent dans des pays bénéficiant d'une alimentation non carencée. Dans ce cas précis, la consommation quotidienne de produits lactés génèrerait un ajout protidique et lipidique qui finirait par nuire à la santé. Que penser de cette controverse ?

> Les atouts de l'absorption du lait, indépendamment de ceux énoncés précédemment, de par le calcium qu'il contient, seraient importants en tant que rôle préventif pour les pathologies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle et même l'obésité. Quant à la lactoferrine, elle combattrait certains cancers et infections.

> Les inconvénients de la consommation de lait animalier concerneraient essentiellement l'intolérance au lactose, ce qui - de fait - est une caractéristique de certains organismes individuels.

Il semblerait donc que les motifs avancés par les personnes défavorables à la consommation de produits laitiers soient superficiels, voire infondés dans la plupart des cas. Ainsi, le Docteur Jean-Marie Bourre, membre de l'Académie de médecine et auteur de l'ouvrage " La vérité sur les Oméga 3 ", publié chez Odile Jacob, écrit que " aucune étude sérieuse ne démontre la toxicité du lait ". L'industrie laitière, pour sa part, avance même que les détracteurs utilisent les bénéfices du lait en terme de santé pour leur opposer systématiquement leurs corollaires inversés. Un exemple : le lait fabriquerait des cancers. Cette opposition dénonçant la dangerosité du lait s'étaye sur une fausse donnée scientifique : l'être humain ne présenterait pas la capacité organique à supporter l'apport en terme d'ingestion d'une autre espèce que la sienne. Toutefois, on sait maintenant que c'est en raison de l'instinct de marche et de survie de nos très, très lointains ancêtres que l'Homme a bu les laits animaliers, s'est relevé et a tenu debout, calcium et protéines aidant. Il est à noter que les Français consomment des quantités de lait journalières inférieures aux apports recommandés par les responsables sanitaires. Le lait ? On le verse ou on le renverse ?

Décidément une longue histoire où les réflexes et élans personnels ont assurément leur mot à dire.

Commentaires

Portrait de Zafu Boutique

Un article qui dresse un résumé très clair et qui va aux bonnes conclusions !