Je n'arrive pas à pardonner à ma belle-fille

Portrait de Claudy

Mon fils a divorcé il y a 5 ans et demi et je sais, comme on dit, qu'il n'a pas fait le deuil de son mariage et encore moins de son ex-femme qu'il aime encore. Elle le trompait et il n'y a que lui qui ne s'en rendait pas compte. Comme quoi l'amour est bel et bien aveugle car ça se voyait pourtant comme le nez au milieu de la figure. Il y a 3 ans, il a fini par se mettre en ménage avec sa voisine de palier et je sens que ce n'est pas ça. C'est pour cette raison que je n'arrive pas à pardonner à mon ex-belle-fille sa trahison conjugale. Je sais pertinemment que ce n'est pas bien, que c'est pécher, et j'aimerais beaucoup l'oublier et passer à autre chose. Ce qui me ronge c'est que je sais que mon fils fait semblant d'être heureux et qu'il en a gros sur le cœur. Je lance cette triste discussion pour essayer d'avancer, tout en me disant qu'elle pourra peut-être aider d'autres personnes.

Portrait de Allain

En lisant votre post, j'ai eu l'impression que vous n'aviez pas vraiment coupé le cordon avec votre fils. Il semble donc que vous êtes inconsciemment en fusion et en confusion avec lui, avec ce qu'il a à vivre. Dans votre cas, l'aspect pardon me semble secondaire car une conséquence de votre posture psychologique qui n'est pas bonne...

Portrait de Christine-zen

Je sentais un peu les choses comme ça mais je n'aurais pas osé les dire. En même temps, ce mauvais positionnement psychologique n'exclut pas la nécessité de pardonner pour ne pas rester fixé dans des énergies malsaines.

Portrait de cricri

Une mère de famille a des élans protecteurs instinctifs vis-à-vis de son enfant. Par conséquent, elle a toujours le sentiment que ce sont les " autres " qui lui font du mal. Jusqu'au jour où il faut admettre que dans une séparation de couple, pour rester dans le thème de cette discussion, chacun des conjoints a 50 % de torts. Si vous admettez cette réalité Claudy, vous serez immédiatement dans une démarche de pardon par rapport à votre belle-fille.

Portrait de Partage Spi

Cricri est dans le juste. Pour pardonner, il suffit simplement de prendre du recul en toute objectivité. Sans compter sur le fait, Claudy, que vous avez pu parfois intervenir de manière subjective, voire intrusive, dans le couple de votre fils. Ce qui me fait aller dans ce sens, c'est qu'il est surprenant que vous réactualisiez sans cesse le divorce de ce couple en accusant votre belle-fille d'en être totalement responsable. Un peu dans l'idée de Cricri, je crois qu'il serait utile que vous mettiez à plat les liens discutables qui reliaient ce triangle - dont vous faisiez sûrement partie - à l'époque où le mariage tenait encore...

Portrait de E.psy84

Je rajouterai de mon point de vue de psychanalyste que votre surmoi, votre censeur intérieur, ne vous lâchera pas tant que vous ne prendrez pas en compte votre propre responsabilité dans le désaccord radical de ce couple. Tout à fait d'accord avec certains posts de cette discussion: il est curieux que vouliez pardonner à votre belle-fille. À mon sens, c'est à vous qu'il faut pardonner de n'avoir a priori pas su garder vos distances quand, par exemple, votre fils venait vous parler de ses problèmes conjugaux. Je peux justifier mon hypothèse, tout aussi sévère soit-elle, par le fait que vous décrétiez que le nouveau couple de votre fils ne va pas. Or, il y a tout de même 3 ans que ce couple dure...

Portrait de Isabelle

Deux de mes fils sont des adultes. L'aîné vit en couple depuis plus de 6 ans. IL est également père de deux jeunes enfants. Je ne mêle jamais de leur vie privée. D'abord parce que je ne vis pas avec eux tout simplement. Il m'arrive de temps en temps, de faire gentiment la remarque à mon fils, qu'il est normal de partager les taches ménagères, dans la mesure où ils travaillent l'un et l'autre, parce que je sens bien que mon fils se repose beacoup sur ma belle-fille. Après, ce qui me semble parfois "être des erreurs" pour "x" raisons... Ce n'est jamais que ma perception des choses, et qui plus est de "mère" comme souligné plus haut... Comme je sais que l'on peut être très facilement en projection, je garde mes observations pour moi. D'ailleurs, je me suis permise une fois de faire une petite remarque par rapport à mon petit-fils, qui ne voulait pas manger et que mon fils "forçait"... Il m'a remise bien vite à ma place en me disant, que c'était son fils et donc lui le parent... J'ai bien reçu le message... D'autant que mon premier couple s'est beaucoup abîmé avec les relations des belles-mères respectives... J'espère humblement en avoir tiré quelques leçons.

Portrait de Orlan

Il est bien " épineux " de voir sa propre paille dans l'œil. J'essaie de me corriger le + possible de ce gros défaut. Ce bon réflexe me remet à ma juste place et j'ai de moins en moins le goût de m'occuper des affaires des autres, combien même s'agit-il de proches. De toute façon, nous n'avons jamais les tenants et les aboutissants de ce que vivent les autres... Un regard superficiel, a fortiori s'il est affecté, donne des résultats catastrophiques. Charité bien ordonnée commence effectivement par soi-même... 

Portrait de Valérie

Pour ma et certains de ces posts y font largement allusion, c'est "l'image" que vous avez de la "belle-fille". Car enfin, que ce soit la première à qui vous souhaitez pardonner le mal qu'elle à fait à votre fils. L'actuelle, n'est guère plus flatteuse "il a fini par se mettre en ménage avec sa voisine de palier"... Ainsi, vous gardez la "bonne image féminine, maternelle" pour vous-même... Pas facile alors qu'une belle-fille est une place valorisante et valorisée...

Portrait de Danièle-Dax

Notre fils unique est marié à une jeune femme extrêmement dépensière. C'est un euphémisme ! Un peu à l'instar d'Isabelle, un jour où il nous demandait à son père et à moi de le dépanner financièrement alors qu'ils rentraient de voyage (!!!), je n'ai pas pu tenir ma langue en lui expliquant que je m'étais rendue compte que son épouse dépassait les limites financières du raisonnable, ne serait-ce qu'en matière de vêtements, de sacs, de soins esthétiques, entre autres.. Il l'a très mal pris, me répondant que si je ne voulais pas l'aider ce n'était pas un problème ! Quand il est parti, furieux, mon mari m'a donné tort. Ce fut le comble. J'ai même eu droit à une leçon de morale de sa part, genre : Mais nous pouvons l'aider... Aussi, depuis, je m'abstiens d'avoir la moindre idée sur le couple de notre fils. Quand quelque chose me contrarie à ce sujet, je dis intérieurement : Seigneur, que Ta volonté soit faite... Et ça me libère.

Portrait de zen03

Votre ex-belle-fille ne vous a rien fait à vous... 

Portrait de Pier36

Je suis croyant et jusqu'à cette discussion, pour moi il y avait obligation de pardonner. Je viens de prendre conscience que cet acte noble requiert en fait une vraie réflexion sur soi au préalable car il y a certainement parfois, ou même souvent, un aspect sombre quant à ses actes personnels, en terme de responsabilité, à mettre à plat. Je pense ici à l'expression: Pardonner c'est SE pardonner... Tout un programme mais pas des moindres!

Portrait de Claudy

Pourtant ils sont pleins de bon sens.

Je vais faire de mon mieux pour mettre à plat, comme vous le suggérez, ma part de responsabilité ou mon approche trop subjective sur l'ancien et le nouveau couple de mon fils.

Je vous remercie de votre franchise car c'est réel que seule l'authenticité offre l'opportunité d'avancer et de se sortir de ses mauvais pas.

Belle journée,

Claudy