La communauté universelle et ses petites aberrations

Portrait de Chantal Calatayud

Un couple d'ouvriers retraités. 68 ans tous les deux. Mariés en 1970 sous le régime de la communauté, avec donation au dernier vivant. Deux filles de leur union. Une vie de dur labeur. Une villa sympathique, résultat de " sacrifices " pécuniaires (notamment pas de vacances pour eux mais toujours pour les enfants) et des liquidités modestes disponibles au cas où... Ils décident de changer de régime matrimonial pour sécuriser le conjoint survivant, leurs filles étant maintenant mariées et mamans (" On ne sait jamais avec les gendres si malheur venait à arriver, qu'ils soient veufs et qu'ils aient la responsabilité de l'héritage maternel de leurs enfants... "). Les sexagénaires optent pour la communauté universelle. Rendez-vous chez le notaire qui précise que les filles devront être d'accord ! Ils sont révoltés : c'est leur argent à eux et ils ont toute leur tête... Ils se souviennent qu'en cas de difficulté financière, la loi prévoit que les enfants doivent subvenir aux besoins de leurs géniteurs. Alors, il faudrait savoir ! Deux textes de loi pratiquement à l'opposé l'un de l'autre... On comprend leur désarroi. Malgré des inconvénients pour elles en terme de frais de succession, les filles ont compris elles aussi. Et accepté avec intelligence le choix de leurs parents.

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