Cette forme de dépression singulière est encore appelée Trouble affectif saisonnier, répondant au sigle TAS. Ce trouble de l'humeur entraîne un état de tristesse, de non-motivation, d'absence de réel désir, même s'il n'est pas à comparer avec la redoutable mélancolie.
La survenue des symptômes intervient lors du changement de saison et, notamment, à l'entrée de l'automne et de l'hiver quand le soleil se fait rare ou pâlot. Lorsqu'il s'agit véritablement d'une dépression saisonnière, le mal-être cesse progressivement avec la réapparition du printemps et l'allongement de la durée du jour. Ceci étant, l'inverse se manifeste aussi chez certains profils psychologiques qui connaissent des troubles dépressifs saisonniers avec l'arrivée du printemps et/ou de l'été, la lumière envahissant davantage l'espace, leur donnant alors un sentiment d'impossibilité à maîtriser le temps horaire : les nuits deviennent trop courtes, le sommeil est perturbé alors qu'il est recherché, empêchant apaisement et ressourcement de qualité... Toutefois, il reste difficile d'établir un tableau clinique cohérent des TAS car si certaines personnes souffrent d'insomnies récurrentes, d'autres plongent littéralement dans l'hypersomnie. Tout comme des patients concernés parlent de manque d'appétit, tandis que d'autres peuvent éprouver le besoin de s'alimenter toutes les deux/trois heures et de consommer en particulier du sucre plus que nécessaire.
Sur un plan purement médical, l'origine de la dépression saisonnière n'est pas avérée. La génétique a été mise en cause mais sans constat probant réel. En revanche, la psychanalyse considère que les conditions de la propre naissance du malade atteint de ce trouble, et la façon dont l'inconscient les a " vécues " et refoulées, donne une explication sérieuse. S'ajoute à ce phénomène psychique, qui deviendra donc psycho-somatique à des " passages-clés " de l'existence, le contexte familial dans lequel le bébé a été accueilli, l'équilibre psychologique de la mère à ce moment-là jouant un rôle déterminant. Effectivement, il peut être un facteur essentiel dans l'émergence du symptôme dépressif saisonnier, le changement devenant phobogène lorsque le couple d'opposés ombre-lumière est concerné comme lors de la venue au monde. On retrouve d'ailleurs cette particularité avec la longueur du jour et de la nuit sur laquelle elle vient douloureusement se calquer en fonction, encore une fois, de la façon dont l'inconscient a enregistré et fixé le temps et le vécu de l'accouchement.
Cette part de subjectivité, qui échappe totalement à la mémoire consciente, explique du reste pourquoi le traitement par luminothérapie ne fonctionne pas sur tous les patients chez qui il est administré. Rappelons qu'il est bien évident que si, par exemple, la naissance de l'enfant a été ressentie comme brutale avec son arrivée dans la lumière, couplée de la perturbation liée à des bruits extérieurs auxquels il n'était évidemment pas habitué jusqu'ici, le recours à la luminothérapie donne des résultats inverses à ceux escomptés... Ainsi l'expression de " Trouble affectif saisonnier " prend-elle ici un sens intéressant à ne pas négliger puisqu'elle permet de ne pas limiter les TAS aux périodes automnale et hivernale, comme certains scientifiques ont trop tendance à le faire... Une raison de plus de ne pas oublier que derrière tout symptôme ne se cache pas qu'un organisme : évolue aussi un être humain, pétri de son histoire personnelle, familiale, transgénérationnelle...