Les " bénéfices " de l'allaitement maternel

Portrait de Carole Vallone

Allaiter, c'est bon pour la santé de bébé et celle de la mère. La médecine le rappelle aujourd'hui haut et fort, elle qui avait été souvent laxiste, notamment dans certaines maternités où quelques chefs de service pouvaient fermer les yeux quand des puéricultrices féministes prônaient facilement l'allaitement artificiel et ses vertus... Vertus qui permettaient surtout qu'elles aient davantage la paix car mettre un enfant au sein peut poser des problèmes d'adaptation au nouveau-né et à sa maman...

Ce triste constat touche essentiellement les années 60 et 70, avec des taux d'allaitement maternel qui ont progressivement augmenté depuis.

La France est un des pays du monde où les femmes allaitent le moins (40 % à la naissance), en sachant que les laboratoires et l'euro promotion des laits dits maternisés (donnés dans le cadre même de la maternité, la marque étant donc imposée et adoptée souvent à la sortie de l'établissement) sont extrêmement efficaces sur le sol de l'Hexagone... L'Italie et l'Irlande ne sont guère mieux lotis (40,5 %), tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni affichent un taux de 60 %, et le Danemark et la Suisse un pourcentage impressionnant : 95 % en moyenne ! Record absolu...

Inutile de préciser le rôle préventif des anticorps pour la santé et le bon développement du bébé, ni d'énumérer les nombreuses statistiques qui témoignent qu'une mère ayant allaité aurait moins de risques d'avoir un cancer du sein et des ovaires que celles qui ne l'ont pas fait.

Pour autant, la part psychologique est un facteur majeur dans la décision ou non d'allaiter de la future mère. Il est donc absolument impératif qu'elle ne se laisse pas influencer par son entourage proche - mère, belle-mère, soeur, tante, amies... - car cette décision lui appartient en propre. Une mère qui n'a pas envie d'allaiter abrite des raisons inconscientes qu'il faut respecter. Allaiter sans plaisir serait une véritable catastrophe pour elle et son bébé : une lutte s'installerait des deux côtés. La mère se mettrait en mécanisme de défense et ce serait l'apparition des abcès aux seins extrêmement douloureux. Son tout-petit tèterait mal. Elle s'angoisserait et souffrirait, dans la plupart des cas, d'une dépression post-partum... Commencerait alors l'allaitement mixte avec l'achat de tétines qui ne conviendraient jamais, les hurlements du bébé qui pourrait perdre du poids, la valse des laits que l'enfant rejetterait, l'épuisement mutuel, y compris chez le père...

Rappelons qu'une mère sait ce qui est bon pour son enfant et pour elle. Faisons-lui d'emblée confiance.

Commentaires

Portrait de Lakshmi

Votre blog, Carole, prend en compte tous les cas de figure. Aussi je le trouve rempli de bon sens et de sagesse. N'ayant pas d'enfant et ne pouvant pas en avoir, je suis néanmoins très sensibilisé - en tant que femme - par cette question. Vous amenez les raisons objectivables positives d'un allaitement maternel tout en prenant en compte les ressorts inconscients d'un autre choix. Puis vous terminez par quelque chose de très beau et d'universel : Rappelons qu'une mère sait ce qui est bon pour son enfant et pour elle. Faisons-lui d'emblée confiance. Conclusion qui coupe court à tout parti prix et autre jugement de valeur. Bravo !!!

 
Portrait de Michèle

Je suis entièrement en accord avec le com de Lakshmi. Au-delà des querelles, ce blog pose les bonnes questions et apportent des réponses à chaque cas. Si toutes les femmes - et les hommes ! - pouvaient intégrer le message, ça ferait avancer les choses dans le bon sens !

Portrait de Juliette

Je n'ai pas allaité ma fille parce que je ne voulais pas le faire. Je sais que les raisons de mon choix, à l'époque, n'étaient que des rationnalisations mais je le sais, maintenant, après une analyse. J'ai fait ce que je pouvais avec ce que j'avais à ce moment là et, je ne regrette rien...non rien de rien ! Il y a surement eu d'autres bénéfices ! C'est drôle en y repensant, c'est une des choses où je ne me suis pas laisser influencer et d'ailleurs personne n'a essayé...
Merci Carole Vallone pour ce blog.

Portrait de Gilbert

Mon ex-épouse n'a pas fait le choix de l'allaitement et je n'ai jamais cherché à l'influencer. Après tout c'était elle la nouvelle maman et je lui ai fait entièrement confiance. La conclusion de votre blog, Carole, me conforte dans la position que j'ai eue à l'époque...

Portrait de cricri

J'ai allaité mes trois filles étant à l'époque une maman terriblement angoissée. Ça ne s'est jamais très bien passé... Ceci dit, j'ai tout de même essayé de leur donner le meilleur. Donc je ne regrette pas...

Portrait de nanou-69

A cause du stress à l'époque, je n'ai pas donné le sein à mon fils. Jusqu'ici, je culpabilisais, surtout que mon ami bio me serine que j'ai fait une erreur. Le blog et vos témoignages me déculpabilisent et j'avoue que ça soulage ! Merci à tous...

Portrait de cerise-du-26

Maman d'une fille, je n'ai ni aimé ma grossesse ni aimé allaiter... Je l'ai allaitée par devoir et à la demande. À 10 ans, c'est une enfant toujours aussi pénible et exigeante. Depuis longtemps, je me dis qu'elle me fait payer cette grossesse désirée mais insupportablement longue et ce non-désir d'allaitement. Si c'était à refaire, je la mettrais au biberon pour installer une sorte de petite distance bienfaitrice pour toutes les deux !

La parole est aux mamans que je choque !!! Lol

Portrait de Isabelle

Avant et après travail analytique d'ailleurs... Je pense effectivement, pour moi, que ne pas allaiter mes trois garçons, était tout simplement protecteur de part et d'autre. Donner le sein a toujours symbolisé une "dépendance" que je ne pouvais envisagée... Comme le dit fort justement cerise-du-26, cette petite distance était véritablement bienfaitrice, je n'ai aucun doute à ce sujet... D'ailleurs, dans mon raisonnement, peut être erroné... Et même si le troisième de mes fils n'est pas encore un adulte, les deux autres le sont, et aucun des trois à auourd'hui n'a l'envie de fumer... Alors que je n'arrive toujours pas à m'en défaire de mon côté...

Portrait de Michèle

Les coms de Cerise-du-26 et d'Isabelle m'ont fait prendre conscience de cette notion de distance à laquelle je n'avais pas fatalement pensé. Le fait de donner le biberon installe donc une sorte de défusion intéressante. Sachant que le bébé est un sujet qui a à  " deux-venir  " ce qu'il est, c'est-à-dire un être autonome ayant de sacrées ressources en lui-même, indépendamment de sa maman !

Portrait de Amélie

Je n'ai pas allaité mon fils aîné (à ce moment-là, à 18 ans ça me semblait très compliqué...). J'ai voulu allaité mon second fils, arrivé quelques années plus tard, et dans d'autres conditions... et ça ne s'est pas très bien passé... Abcès etc... Je n'ai pas voulu allaiter ma fille, et c'est sûrement pour elle où je me suis sentie le plus à l'aise avec ma décision... Un peu plus tard, j'en ai un jour discuté avec un médecin homéopathe, qui m'a dit, que pour lui, et malgré tout les bienfaits pour la santé reconnus de l'allaitement maternel, il était "sûr" qu'il valait mieux et pour la mère et pour l'enfant, ne pas allaiter si le désir de la mère n'est pas "naturel"... Je crois, avec un peu de recul sur la vie, qu'une mère doit "se faire confiance" et suivre ce que lui guide son coeur et son corps...

Portrait de Jean

Comme dans chaque situation, faire les choses à contre coeur n'est jamais la bonne solution. La nature se chargeant toujours de donner des signes de dysfonctionnement (témoins les abcès). Cette discussion est très importante, même pour un homme. Cela peut éviter des injonctions mal à propos, sous couvert de rationalisations.

Portrait de Dounia

Je pense qu'une maman ne doit donner à son enfant que de l'amour, alors si elle donne le biberon avec tout l'amour qu'elle ressent pour son bébé je pense que c'est beaucoup mieux que donner un sein par devoir...

Portrait de nanou-69

Merci Dounia, je pense avoir fait pour le mieux avec mon fils... même avec le biberon !

Portrait de Dounia

J'en suis convaincue Nanoue Smile