À l'origine, à la Renaissance pour l'Europe par exemple, on se souvient qu'un cabinet de curiosités était une pièce dédiée à l'exposition d'objets insolites et hétéroclites. Si les médailles y tenaient bonne place, les papillons séchés et épinglés et autres trophées de chasse empaillés et poussiéreux trônaient aussi fièrement. Ce type d'entrepôt, délaissé progressivement au XIXème siècle, a eu au moins le grand mérite de développer l'intérêt général pour les musées. Le musée d'aujourd'hui, très bien organisé, garde cette saveur et cette fierté de l'empreinte de nos aïeux.
Le cabinet de curiosités a déclenché, de plus, le goût pour les vitrines chez les particuliers nantis et, plus modestement, la mise d'objets - vécus précieux au sens matériel ou spirituel - sous cloche. C'est ainsi qu'apparaît entre 1850 et 1914, en France, le globe de mariée : de forme ovale, cet objet en verre mettait à l'abri le bouquet que portait la jeune épousée le jour de ses noces. Ce globe contenait également souvent d'autres souvenirs de ce jour exceptionnel. Décoration touchante s'il en était, elle apparaissait auréolée d'un peu de symbolique mais, d'évidence, de beaucoup de superstition...
L'époque actuelle signe le grand retour du globe. Si le romantisme accompagne cette tendance, il est évident que, visuellement, la réapparition de cet élément de décoration sur le marché et son engouement sont guidés inconsciemment par le désir d'amoindrir la brutalité de notre société car, même s'il existait il n'y a pas si longtemps encore de vieilles dames indignes, elles savaient néanmoins rester charmantes en toute occasion... Une atmosphère qui sentait bon les parfums poudrés qu'elles distillaient savamment pour qu'on n'oublie jamais qu'elles offraient la particularité d'être des mains de fer mais toujours dans des gants de velours ! Le grand retour du globe ? Enfin le grand retour du raffinement et de l'élégance ?