L'illusion du manque

Portrait de Chantal Calatayud

L'être humain, pourtant talentueux à plus d'un endroit, souffre d'une faille énorme qui conditionne et perturbe son équilibre : le fantasme du manque. Tout le monde est d'ailleurs logé à la même enseigne, gardant au plus profond de soi le souvenir paradisiaque de la fusion maternelle des mois de gestation, plénitude envolée avec la naissance et recherchée sempiternellement depuis. Cette idéalisation engendre la croyance du manque car nous imaginons en permanence que nous manquons de quelque chose : bonheur, amour, amis, argent, temps, vacances, compétences, intelligence, reconnaissance, santé...

Dommage de fonctionner au nom du vide car il s'agit simplement d'acquérir la certitude que cette illusion n'est décidément que mirage pour voir disparaître la béance dans laquelle nous nous engloutissions tout seuls. Les évènements banals du quotidien le démontrent...

Imaginons maintenant que je désire empaqueter un cadeau pour l'expédier par voie postale. Impossible de remettre la main sur le rouleau de ruban adhésif ! L'agacement qui pointe son nez s'arrête dès l'instant où je trouve une autre solution : fermer le colis avec de la ficelle. Que se passe-t-il en règle générale ? À cet instant, je retrouve le rouleau de ruban adhésif ! Pourquoi ?

" C'est la perception du manque qui bloque l'abondance " écrit Paul Ferrini dans son ouvrage " The silence of the hearth ". Effectivement, tant que nous nourrissons et fortifions la certitude que nous avons besoin d'une présence, d'un objet, d'une situation précise dans notre existence, nous ne pouvons pas l'obtenir. À l'inverse, quand nous lâchons ce leurre, ce que nous espérions de toutes nos forces depuis si longtemps apparaît...

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Commentaires

Portrait de Cécile

J'aime beaucoup l'exemple du colis postal. Ce blog donne véritablement des  " ficelles " existentielles et je garde le texte en mémoire sur mon ordi. Cela me fait penser à la série télévisée " Mac Gyver ". En fait, il y a toujours une solution au manque. C'est là que j'ai compris le terme " illusion " à son propos. Merci Chantal pour ce partage.

Portrait de Pierre.B

Bonsoir Chantal, je suis assez en accord avec votre élan au regard de ces attentes de "retour à ce bercail impossible". Paul Ferrini rejoint avec maestria Graf Durckheim sur ce point. Mais n'oublions pas qu'il est aussi une actualité plus sombre. Non pas de manque, mais de plus en plus souvent d'illusions maternelles. D'enfant seul, de petit être " non investit " .

Portrait de Gilbert

Gratitude pour ce blog. Il me fait prendre conscience que l'être humain est fait pour avancer et non pour sans cesse regarder en arrière, cas auquel la nostalgie du paradis perdu risque de le figer à l'instar de la statue de sel de la Bible. Pour rebondir sur le commmentaire de Pierre, je connaissais Graf Dürckheim au travers de son livre " Le hara, centre vital de l'Homme " mais je découvre ici cet auteur, Paul Ferrini, grâce à ces échanges, comme un nouveau poteau indicateur. Alors merci de me permettre de ne pas resté fixé sur mes acquis. Je viens de faire une recherche sur le net et cela me donne un nouvel élan  sur mon chemin existentiel qui ne se dissocie en aucun cas, comme le dit le sage de la Forêt Noire, de l'essentiel... ou essence-ciel ! Bon week-end à Chantal Calatayud ainsi qu' à toutes et à tous les foromers et encore merci d'exister Smile

Gilbert

Portrait de Jean

Je viens de lire une citation du docteur Joseph Murphy, chantre de la pensée positive, qui dit dans son livre " Comment attirer l'argent " :   La peur du manque produit le manque. Ce qui va tout à fait avec le sujet de ce blog. Par ailleurs, il confirme la sentence biblique du livre de Job, je crois : " Ce que je redoute m'arrive... "