Mange-t-on trop et mal aujourd'hui ?

Portrait de Carole Vallone

Oui répondent à l'unisson les médecins nutritionnistes et les diététiciens !

Ce constat est d'autant plus surprenant que l'être humain bénéficie de réseaux cérébraux sophistiqués qui lui indiquent son niveau de satiété raisonnable. Ainsi sommes-nous conçus pour nous alimenter à notre faim. Mais nous ignorons ces signaux/santé le plus souvent !

À notre décharge, la société de consommation qui déclenche notre imaginaire en permanence par publicités interposées : entre les immenses panneaux d'affichage qui nous offrent tablettes de chocolat, biscuits et autres sodas, pour ne citer qu'eux, et les spots publicitaires égrenés à des heures stratégiques, difficile de ne pas ouvrir pulsionnellement la porte du placard de la cuisine ou celle du réfrigérateur et de résister aux tentations savoureuses... Pavlov quand tu nous tiens !

J'induisais la notion d'aliments sucrés et/ou gras car ce sont eux en premier lieu qui dérèglent l'équilibre alimentaire. Prenons l'exemple des animaux, de façon spontanée (sauf si le maître habitue mal son chien ou son chat, ce qui est malheureusement trop fréquent !) ils ne se goinfrent pas. Par instinct, ils ne mangent pas de mets sucrés.

Le sucre provoque une dépendance à la nourriture dans la mesure où il incite à manger plus que de raison. Et comme il faut bien aussi se nourrir de viande, de poisson, de légumes, de laitages, à la fin de la journée les calories excédentaires s'accumulent. On pourrait alors se demander pourquoi nos prises de conscience, en cas de dérive avérée, tardent à tirer la sonnette d'alarme. Tout simplement parce qu'on ne grossit pas rapidement (en dehors de cas médicaux spécifiques). En règle générale, si la prise de poids devient gênante esthétiquement parlant, il est coutumier d'essayer d'enrayer le processus mais l'organisme résiste alors, le métabolisme se comporte de manière anarchique et les essais de privation excessive se soldent systématiquement par des échecs... Les kilos continuent à nous narguer car il est un peu tard et, après des mois ou des années d'efforts inutiles, une consultation médicale spécialisée se révèle nécessaire...

Guérir c'est bien, mais prévenir c'est tout de même mieux ! Ne laissons pas au temps qui passe la possibilité de nous alourdir, au propre comme au figuré du reste. Une aide ? Elle peut venir du Comte de Busset, Jacques de Bourbon, écrivain et diplomate parisien, membre de l'Académie française, disparu à 89 ans (honorable...) et qui disait que " l'âge est une grâce qu'il faut mériter, non un poids qui vous écrase "...

Commentaires

Portrait de Laurence

Il est fréquent d'observer une prise de poids avec l'âge, parfois importante. Elle déclenche alors fréquemment  des douleurs de hanches ou de genoux, parfois du rachis notamment lombaire, en barre ou à type de sciatique. Qui dit douleur, dit repos prolongé, ce qui alimente le surpoids ! Les études démontrent pourtant l'importance d'effectuer tout  simplement, sans être un grand sportif,  au minimum 30 mn de marche par jour pour lutter contre le surpoids, surtout en prenant de l'âge. Bénéfique, cette activité simple à pratiquer entretient les capacités cardio-vasculaires mais également la masse musculaire de notre colonne vertébrale et de nos membres inférieurs, indispensable pour rester en forme et conserver son autononie le plus longtemps possible.

Laurence, médecin généraliste

Portrait de yamina.174

Je suis issue d'une famille de gros mangeurs et pas uniquement en période de Ramadan !
Un jour, j'ai eu une prise de conscience quand je me suis vue en maillot. J'ai vu l'image de ma mère dans le miroir. Je l'adore mais ses excès alimentaires lui ont fait prendre au fil du temps un poids qui, pour la médecine je pense, frise l'obésité maintenant ! Il est difficile de lui en parler parce qu'elle est très inscrite dans l'héritage séculaire cultuel et culturel. Pour elle, une femme grosse est une bonne épouse et une bonne mère. Quand on lui demande pourquoi, elle répond que ça signifie qu'elle cuisine bien, qu'elle nourrit de fait parfaitement sa famille et qu'elle a de la force pour faire son travail ! Impossible d'aller plus loin avec elle, ni de la raisonner. Par contre, en ce qui me concerne, j'ai dit stop à la surabondance de nourriture. Autrement formulé, je mange de tout mais en très petites quantités. Je n'ai pas de carences, donc je suis tranquille de ce côté-là, et ma ligne est plus que correcte pour mon âge (40 ans) : 52 kg pour 1m60. C'est vrai que je n'ai pas eu d'enfant mais je ne me plains pas de ma silhouette non plus. Surtout que je n'ai pas l'impression de me priver de façon surhumaine...
Un peu comme le conseille Laurence, je marche dès que je le peux et 30 minutes par jour, c'est sûr...

Portrait de Laurence

Effectivement manger de tout en petites quantités permet d'allier le plaisir d'une silhouette svelte et d'un apport qualitatif en nutriments essentiels au bon développement de notre organisme.  Il devient alors aisé de profiter de temps à autre de bons repas plus copieux , sans remords et sans incidence sur son poids.

A la fois simple et pratique, le calul de l'indice de masse corporelle, l'IMC, égal au rapport du  poids en kg sur la taille en mètre carré, permet de s'évaluer en terme de poids et de surpoids.

En ce qui vous concerne, le calcul de votre IMC est égal à 20.31  : il  correspond à un  indice de masse corporelle tout à fait dans la norme, (entre 20-25) d'où votre satisfaction bien légitime,  d'une ligne mince conservée !

Mais je profite de votre intervention pour  rappeller des valeurs utiles à connnaître d' IMC :

un IMC entre 25 et 30 signale un surpoids.

un IMC  supérieur à 30 signe le début de l'obésité

un IMC supérieur à 40 signifie avec une obésité dite morbide c'est à dire sévère, dangereuse pour la santé de la personne avec notamment un risque de complications cardio-vasculaires.

Laurence, médecin généraliste