Le nouveau boss en place me persécute depuis qu'il est arrivé l'année dernière. Je tiens le coup comme je peux, d'une part parce que j'ai besoin de gagner ma vie et, d'autre part, parce que j'aime mon job.
Il m'est arrivé malgré tout d'être à deux doigts de partir en claquant la porte de l'entreprise mais, en y réfléchissant, je sais qu'il n'attend que ça et je ne veux ni faire son jeu ni lui donner cet immense plaisir.
Je ne crois pas au hasard et je suis certaine que cet horrible bonhomme est sur ma route pour que j'évolue mais c'est très douloureux et, depuis deux nuits, à l'idée certainement que la semaine recommence, elles ont été très agitées. J'ai même fait un cauchemar au petit matin, ce qui m'a poussée à poster ma question : j'étais dans un grand magasin et comme je n'avais pas la carte de ce commerce, je ne pouvais pas sortir pour aller travailler ! C'est premier degré...
Avant de venir vous solliciter pour m'aider, j'ai essayé de réfléchir à cette " carte " que je n'ai donc pas en main. Une émotion de tristesse est arrivée très vite et j'ai alors surfé sur Internet en partant du terme " émotion ". J'ai fini par atterrir sur des techniques dites d'apaisement émotionnel. Ces techniques demandent de neutraliser ses émotions. Sauf que je n'ai pas trouvé les rouages de la méthode ! La connaissez-vous ? Est-ce que vous pourriez m'indiquer comment on neutralise ses émotions ?
Louis
Faut-il les neutraliser à tout prix ?
Bonjour Sylvie,
J'ai eu aussi souvent cette impression de ne pas avoir les cartes en main pour avancer. C'est peu-être pour cela qu'aujourd'hui je m'intéresse au Tarot. Mais là n'est pas le sujet qui vous préoccupe. Neutraliser ces émotions me parâit très difficile. Nous avons - en tant qu'être humain - chacune et chacun notre sensibilité et je ne vois pas comment les éliminer. Pour autant, il est important d'en faire quelque chose et de ne pas y rester fixé. La tristesse me ramène aux deuils d'êtres cher, au manque. Mais pour vous, il s'agit d'un axe professionnel. Je suivrais avec attention cette discussion qui promet d'être utile à beaucoup de foromers. En attendant, tenez bon, Sylvie.
Louis
Jean
Un rêve à positiver ?
Je suppose qu'il doit être possible de positiver votre rêve...
Kévin
Accueillir les émotions dans un premier temps
D'après ce que j'ai pu lire ou entendre dans le développement personnel, il serait question, dans un premier temps d'accepter ses émotions avant de vouloir les chasser. Il serait question ensuite de prendre un certain recul en se recentrant sur soi. Certains parlent beaucoup de l'importance de la respiration mais je pense qu'il doit exister des outils spécifiques aussi.
Christine-zen
Je ne retrouve pas le terme bouddhiste adapté
Je sais qu'il existe un terme bouddhiste précis qui correspond à la technique dont vous parlez mais je ne le retrouve pas. Je vais chercher encore et dès qu'il refait surface, je reviens vers vous ! Mais peut-être que certains foromers le connaissent et viendront vous en parler avant moi...
Lakshmi
Cultiver l'émotion positive opposée ?
Je ne suis pas férue en Bouddhisme mais dans son livre " Plaidoyer pour le bonheur " le moine Mathieu Ricard explique qu'un antidote consiste à cultiver l'émotion opposée à celle qui dérange car on ne peut vivre ces deux émotions à la fois. Il donne aussi d'autres méthodes mais j'avoue que je ne l'ai pas lu en profondeur.
Christine-zen
L'équanimité
Voilà, j'ai retrouvé ce terme qui véhicule les fondements de comportements aboutis à avoir dans des situations identiques à celles que vous traversez : c'est l'équanimité.
Il s'agit d'accepter avec la même humeur les évènements agréables ou désagréables. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi j'ai zappé ce terme tout à l'heure car j'essaie avec application de marcher sur ce chemin de tolérance vis-à-vis de ce qui m'est donné à vivre, à traverser... C'est en fait le début de l'acceptation de soi...
Lakshmi
Pas toujours facile
L'équaniminité telle que vous la décrivez est en effet le chemin vers la sagesse. Une sorte de neutralité pas toujours facile à réaliser. Il faut, je pense, une grande confiance en l'Être. Je crois que les Bouddhistes comparent les émotions aux vagues de l'océan en surface, sachant que dans les profondeurs, tout est calme.
cricri
L'axe de résolution des problèmes importants
Il y a plusieurs années déjà que j'ai découvert la Voie de l'équanimité. Elle m'a tout de suite intéressée parce qu'elle va très bien avec ma foi. Voici comment je l'aborde et que je la travaille...
De façon très simplifiée, lorsqu'une situation m'est difficile à gérer, j'adopte immédiatement le réflexe de me dire que si elle est sur ma route, aussi douloureuse ou difficile soit-elle, c'est que j'en ai besoin. Le premier résultat positif est un lâcher-prise qui ne tarde pas et qui m'empêche soit de me mettre dans tous mes états et de me ronger les sangs, soit de sortir de mes gonds. L'apaisement qui s'ensuit est, en règle générale, le début de la résolution du problème concerné.
Lilou.G
J'aspire à ce niveau de détachement
Je vais faire des recherches sur ce concept d'équanimité dont je suis sûre qu'il va me passionner et me servir en particulier par rapport à la fille de mon compagnon qui s'applique à vouloir détruire notre couple. Elle n'a toujours pas compris - ou ne veut pas comprendre malgré nos explications récurrentes à ce sujet - que son père n'a pas divorcé à cause de moi. Quand je l'ai rencontré, il venait de se séparer mais elle ne veut rien entendre, allant jusqu'à nous reprocher de lui mentir ! Je sais qu'il faut que j'arrête de faire son jeu psychologique et j'ai le sentiment que bosser sur l'équanimité va me permettre de laisser cette ado insupportable à sa méprise, méprise qu'elle entretient efficacement et qui, finalement, ne me regarde pas, d'autant que je ne suis pas sa mère !
Jean-Marc
Se libérer de la dualité
L'équanimité est en effet un concept très intéressant car il permet de se libérer peu à peu de la dualité, ce qui est le sens d'un travail spirituel amenant à la paix de l'esprit. La façon dont l'aborde Cricri est très intéressant parce que pratique et utilisable au quotidien.
Soso
Ne lâchez surtout pas !
Vous avez tout compris : votre boss veut vous chasser sur fond de mauvais transfert comme disent les psys ! Ne faites pas son jeu malsain, d'autant que vous ne lui rendriez pas service car, consciemment et/ou inconsciemment, il retournerait sa culpabilité contre lui après votre départ. Je ne suis pas psy mais pendant les vacances de Noël passées, j'ai lu un bouquin sur le surmoi et j'ai bien saisi, me semble-t-il, les subtilités démoniaques de ce mécanisme !
Gabrielle
Je n'avais pas perçu cet aspect altruiste
Il pourrait retourner sa culpabilité contre lui... J'avoue que je n'avais pas perçu cet aspect altruiste et protecteur pour soi et pour l'agresseur.
Jean
Double argument en faveur d'un positionnement juste
Aspect altruiste important, ce qui est un argument de plus pour tenir le cap.
Oliver
Le surmoi
Le com de Soso me fait penser à la mère d'un copain. Elle est psychanalyste et elle emploie parfois ce mot de " surmoi ". Mon copain m'a expliqué qu'il y a un bon surmoi protecteur et un surmoi qui peut être vengeur. Comme dit Soso, ce doit être très subtil. J'essaierai de me faire un peu mieux expliquer ou de trouver un livre abordable sur le sujet. Ce doit être intéressant à connaître un peu dans des cas comme celui de Sylvie. D'autant que ça peut m'arriver dans mon futur boulot. D'ailleurs dans mon apprentissage CAP, j'ai eu à faire à ce type de malade. Heureusement, j'ai pu m'inscrire dans un lycée et aller plus loin au niveau études en arrêtant le contrat car c'était trop dur pour moi. Finalement, il m'a permis d'aller plus loin, puisque j'ai aujourd'hui un bac pro. Mais ce n'était qu'un contrat d'apprentissage, c'est différent pour Sylvie.
Régis
Tenir bon
Je ne connais pas les subtilités du surmoi mais je suis d'accord avec Yamina sur le fait qu'il faut que vous teniez bon. La persévérance portent toujours ses fruits un jour ou l'autre.
iverlaine
Ne cherchez pas midi à 14 heures !
Transformez votre boss en enseignant !
Chaque personne qui nous donne l'impression de nous agresser psychologiquement nous délivre une leçon de vie !
Si vous prenez l'habitude de regarder votre existence de cette façon, vous allez l'adorer !
Christine-zen
Tout est là pour nous délivrer un message important
Il ne faut jamais détester, voire haïr, la personne qui nous a blessés : elle n'est pas là par hasard. Il faut toutefois avoir l'humilité d'aller chercher le sens pour soi de l'attitude de l'interlocuteur indélicat et c'est alors qu'heureusement nous recevons beaucoup de signes de compréhension qui nous font évoluer...
Jean
Tendre une autre joue !
J'ai eu beaucoup de mal - et j'en ai toujours - à comprendre cet enseignement du Christ qui prône de tendre l'autre joue. Je suppose qu'avant d'en arriver là, il y a un sacré travail à faire sur moi, en commençant par saisir effectivement que l'agression n'est pas là par hasard.
M.Christine
Les deux joues
L'expression "tendre l'autre joue" aurait été mal interprétée .
D'après Jean-Yves Leloup, ce serait une métaphore très symbolique (second degré) qui signifierait à peu près ceci : si on commet un acte agressif à ton égard, ne réponds pas de la même manière mais en utilisant la sagesse . Les joues seraient les deux facettes de notre être : humaine (animale) et spirituelle . Deux niveaux de conscience différents, en quelque sorte ...
En effet, Jean, je ne vois pas l'intérêt de tendre l'autre joue pour se faire battre une seconde fois ! Le verbe "tendre", je le vois plutôt dans le sens de "brandir" (la sagesse) .
Jean
Jésus n'était certainement pas maso
Une autre facette de soi. Cette interprétation est intéressante. D'autant que je ne pense pas que Jésus enseignait le masochisme ni le dolorisme.
Gilbert
Sortir du oeil pour oeil
Dans un petit livre " 81 façons d'apprendre à pardonner " Marie Borrel évoque une phrase de Gandhi, " Oeil pour oeil est une pratique qui finira par rendre le monde aveugle ". J'aime bien cette vision des choses, le tendre l'autre joue, comme le voit M. Christine, étant une alternative qui nous fait justement sortir de ce cercle très vicieux.
Jean-Marc
Jean-Yves Leloup
Effectivement, dans " L'enracinement et l'ouverture " (livre de conférences données à la Sainte Baume), Jean-Yves Leloup commente " Si on te frappe sur une joue, tends aussi l'autre " en disant qu' " Il s'agit de répondre à l'agression par la création., comme le fait le Créateur Lui-même, qui veut le développement de l'être et non sa destruction. "
Lakshmi
Une chose n'est impure...
On revient toujours à cette conscience spirituelle qui dit qu'une chose est impure que si on la croit impure. Mais le concept ne suffit pas, il faut avoir le courage de chercher ce sens dont vous parlez.
Gabrielle
A mettre en pratique dans mon boulot !
Les tensions et les remarques blessantes ne manquent pas dans mon boulot. Je vais essayer de fréiner mes réactions impulsives qui n'arrangent rien en fait.
Oliver
Impulsif comme je suis, ça peut m'aider
Etant très impulsif, cette discussion et surtout les coms précédents peuvent grandement m'aider à ne pas réagir du tac au tac. Sur les terrains de foot j'étais un spécialiste. Mon héros c'était Zizou ! Et c'est vrai que son coup de boule, c'est pas ce qu'il a fait de mieux. D'autant que je m'occupe maintenant de jeunes footballeurs et que j'ai une responsabilité à ce niveau.
Sofia M
Une auto-analyse s'impose
Ce genre de problème reste compliqué selon qu'on l'aborde d'un point de vue psychanalytique (vous avez posté votre question dans " Psycho ", d'où le bémol que je vais mettre) ou spirituel.
En psychanalyse, face à ce mauvais climat professionnel, on vous demandera avant tout d'analyser ce qui vous gêne chez cet homme afin que vous n'entreteniez pas inconsciemment le transfert négatif qu'il projette sur vous et pour que les possibilités d'un masochisme et donc d'un masochisme objectif ne vous empêche(nt) pas de partir si d'aventure votre inconscient vous montre la sortie pour votre bien. Mais là encore : prudence ! Effectivement, en dehors d'un cabinet de psy, il apparaît extrêmement difficile de faire la part des choses... En résumé, la méthode freudienne vous demanderait de liquider toute position névrotique personnelle pour que le climat s'apaise avec votre patron et si vous faites le choix de rester dans votre entreprise, ce choix ne sera ar conséquent pas autodestructeur. En revanche, si votre chemin de vie passe par un départ de votre " boîte ", une fois vos propres transferts névrotiques éliminés, vous aurez une opportunité meilleure dans un autre établissement.
De son côté, l'approche spirituelle amène des différences à prendre en compte, même si - quand on les observe dans leurs fondements - il s'agit finalement de protections psychologiques identiques. Pour régler un problème avec un tiers, il faut lui envoyer de l'amour et lui pardonner mais le pardon est une forme de travail sur soi dans la mesure où pardonner revient à se pardonner ! En outre, toutes les spiritualités assurent qu'il faut traverser avec acceptation toute épreuve, sinon et si vous partez en claquant la porte, vous la retrouverez décuplée sur votre route. Ceci étant, on retrouve ici la pensée de Carl Gustav Jung.
Solange
Pas si simple
Le com de Sofia M me fait prendre conscience que les choses ne sont pas si simples que cela. Il m'est arrivé en effet de partir en claquant la porte de chez une amie sans que cela ne résolve véritablement le problème. D'ailleurs, j'ai fini par revenir car je sentais bien que quelque chose n'était pas terminée. Je suppose que lorsqu'il s'agit d'un travail, il est plus difficile de revenir sur sa décision. Alors effectivement prudence. Ceci dit, ça donne l'envie d'en savoir un peu plus sur la pensée de Carl Gustav Jung.
Sylvie-0570
Je sais qu'il ne faut pas éviter
Je sais par expérience que ce qu'on n'a pas réglé se représente amplifié un jour ou l'autre sur la route... Par contre, je ne vous cacherai pas que travailler dans ces conditions avec ce boss n'est pas facile. D'ailleurs, je somatise pas mal en ce moment et je suis certaine que ça ne peut venir que de là parce que je n'ai ni chéri ni enfant... Je vais essayer de tenir le coup, d'appliquer aussi vos conseils...
Une amie, qui a connu il y a plusieurs années ce genre de situation professionnelle dans le domaine de la banque et à qui j'ai parlé du harcèlement de mon patron, m'a dit que ne voulant ni ne pouvant financièrement quitter son job, lisait un extrait de livre positif pendant un quart d'heure le matin avant de partir au boulot et le soir, avant de s'endormir, elle répétait l'opération... Coïncidence ou pas, le type odieux a été muté rapidement dans un autre département... Je vais donc faire comme ça (j'ai commencé hier) et puis ça ne peut que me faire du bien...
Merci de m'avoir consacré de votre temps et bon après-midi,
Sylvie
Soso
La phytothérapie en complément
Je suis cette discussion avec intérêt dans la mesure où personne n'est à l'abri de ce genre de grand malade dans sa vie professionnelle...
Je me permets d'intervenir à nouveau pour vous signaler, comme vous parlez de somatisation, que la phytothérapie pourrait également vous aider. Quand je ne vais pas bien, j'ai recours depuis plusieurs années maintenant à ce type de médecine douce et, placebo ou pas, en attendant pour moi ça marche, ça me calme rapidement notamment au niveau de mes angoisses. Dès demain, consultez votre pharmacien dans ce sens. Vous verrez qu'il vous conseillera bien...
Bon courage Sylvie et ne baissez pas les bras parce que dans la vie, tout finit toujours par se modifier positivement si on s'en donne les moyens...
Amitiés,
Soso
Jean
Mettre toutes les chances de votre côté
Soso a raison. Autant mettre toutes les chances de votre côté pour retrouver la forme. Et la médecine naturelle a fait ses preuves au niveau des somatisations de ce type.
De tout coeur avec vous,
Jean
Jean-Marc
Belle réaction
En yoga, la pensée positive est aussi utilisée. Le Sage Patanjali, qui a mis par écrit cette méthode sous forme d'aphorismes il y a des siècles déjà, conseillait de cultiver systématiquement l'opposée d'une pensée négative. Vous le faites, et c'est très bien. L'exemple de votre amie ne peut que vous encourager à persévérer. Bonne lecture et bien à vous.
Jean-Marc
M.Christine
psy spi, même combat
Tout à fait d'accord, moi aussi, avec Sofia M .
Personnellement, j'ai tendance à prendre le mot "spirituel" au sens large . Cela concerne l'esprit, tout ce qui est le plus élevé en nous : pensées élevées, sentiments élevés, intentions, paroles, actes ... La psychanalyse et la psychologie ont donc toute leur place dans ce processus ; elles sont même souvent indispensables pour se purifier des obstacles intérieurs, se connaître mieux soi-même et connaître les autres, comprendre les mécanismes qui nous font ressentir et agir, et ainsi arriver à en acquérir la maîtrise . Elles nous font voir avec plus de recul nos réactions épidermiques aux stimuli extérieurs, font tomber une à une des parts d'ego, qui nous aveuglent et nous pourrissent la vie . Et finalement, tout cela aboutit forcément à plus de tolérance et de bienveillance comme le préconisent les textes religieux . Il y a le pourquoi et le comment ! La foi peut être un grand moteur de motivation . Après, il y a la méthode !
Il existe des personnes de grand coeur ou des saints qui n'ont pas besoin chercher des causes, ils ont la bonté innée et l'intelligence du coeur (comme on dit) . Ce n'est pas mon cas (lol) ni celui de la majorité, je crois . Mais ils sont de bons modèles qui peuvent nous donner une idée d'un certain but à atteindre, d'une plus grande harmonie en soi et dans le monde ...
Louis
Je le pense aussi
Ces deux disciplines psy et spi me semblent aussi très complémentaires. Je ne suis pas un saint non plus mais j'ai l'impression que j'avance en compréhension avec ces échanges authentiques.
Régis
La litanies des Saints
Loin d'être un Saint aussi. Mais les Saints n'ont pas toujours été Saints de leur vivant. Certains ont expérimenté une véritable conversion du coeur. Et moi, ça me booste de me dire que rien n'est jamais perdu. L'Eglise catholique évoque parfois la litanies des Saints. J'aime bien car elle me remet en mémoire les nombreux être humains qui se sont laissés - non sans difficultés - portés par l'Amour de Dieu. Et j'essaie de demander qu'ils intercèdent pour moi, encore lourdement pécheur.
M.Christine
On peut toujours s'améliorer
En effet, certains Saints ont été de grands pécheurs convertis . Ils n'en ont que plus de mérite !
Régis
A commencer par Saint-Paul qui persécutait les Chrétiens
Quand on pense à Saint-Paul qui se donnait pour mission de pourchasser les Chrétiens et à ce qu'il a offert à l'Humanité après sa conversion sur le chemin de Damas. Je crois que j'ai tous les jours à conscientiser que je suis quelque part dans l'erreur, que je fais fausse route. Mon chemin de Damas quotidien en quelque sorte.
Ugo
Co-créateur
" Vous êtes exactement là où vous avez choisi d'être ". J'ai découvert cette phrase dans un ouvrage qui s'intitule " Les enseignements de l'Esprit ". J'avoue qu'au début je me suis demandé ce qu'elle voulait induire. Sortir du rôle de victime certainement.
Le hasard n'existant pas, nous attirons à nous toute situation, même la plus catastrophique. Non pas que l'on en soit responsable, mais bien plus parce que nous en avons besoin pour comprendre qui nous sommes. Je rejoins en cela Cricri. Qui nous sommes, c'est à dire bien plus que le petit " moi " ( l'ego ) que nous croyons être. Je m'explique : nous avons tous en nous des qualités humaines insoupçonnées qui demandent à être découvertes et développées. Les épreuves qui nous sont données de vivre sont " justement " là, à notre demande inconsciente, pour faire émerger le meilleur de nous-même, pour peu que l'on accepte la leçon.
Je sais, pour y être confronté régulièrement, que c'est un exercice très difficile, mais qui permet de mettre en Lumière certaines de nos ombres oubliées. Mettre de l'amour là où à une époque plus ancienne nous n'en avons pas eu la possibilité, par manque de maturité pulsionnelle.
Gilbert
Les enseignements de l'Esprit
Votre com renvoie à un blog récent sur L'Esprit Saint. Oui, je crois que l'Esprit insuffle des leçons de vie et en même temps les moyens d'accepter cette leçon en mettant en place des passages à l'acte évolutifs me proposant de mettre de l'amour là où je ne lui laissais pas la place, occupé que j'étais à ne penser qu'à moi. Confronté au quotidien moi aussi !
M.Christine
Mettre fin aux répétitions
Oui, c'est intéressant, Ugo .
Par contre, il me semble qu'on ne comprend pas forcément une leçon (ou disons un fonctionnement erroné)) parce qu'on a une souffrance . Le même genre d'épreuve se répète autant de fois que nécessaire jusqu'à ce qu'on parvienne à en trouver la cause profonde . Et là, l'épreuve cesse et ne se reproduit plus . La difficulté est de trouver les points communs entre certaines épreuves qui ne se répètent jamais à l'identique mais qui ont à voir avec la même problématique intérieure .
Jean
On a généré cette souffrance
Si je suis le raisonnement d'Ugo, c'est nous qui avons généré cette souffrance... Aussi ne sommes-nous victimes que de nous-même sur un plan ontologique. A partir de là, il convient de cesser d'être notre propre bourreau, bourreau que l'on a tendance à voir à l'extérieur alors qu'il s'agirait d'une projection de nous-même. Le travail est ardu mais il ne peut-être qu'introspectif, la cause de la souffrance étant notre identification à l'ego disent les bouddhistes, alors que notre être profond n'est que félicité et amour. Du travail sur la planche.
Ugo
Oui, la souffrance ne suffit pas
Vous avez raison, M.Christine, il ne suffit pas de souffrir pour qu'une répétition s'arrête. Vous m'avez donné à réfléchir sur la question du comment.
Je pense que le fait de ne plus se positionner en victime, sortir de la fatalité, permet déjà de se recentrer sur soi. Cette première acceptation peut alors ouvrir sur une observation de ce que la situation déclenche à l'intérieur de soi. Ceci sans jugement, l'equanimité citée plus haut. Accueillir son ressenti. En procèdant de la sorte, en tous cas en ce qui me concerne, j'ai l'impression que la résistance commence à lâcher et que certaines réponses émergent peu à peu. En accueillant ces réponses, toujours sans jugement, avec juste l'intention de comprendre un peu mieux ce qui agit et d'où ça vient, le travail avance.
Je ne suis pas un spécialiste en la matière, la question de Sylvie et vos nombreux commentaires me donnent de quoi progresser dans ma démarche d'introspection.
Jean-Marc
Accueillir ce qui est
J'aime beaucoup votre réflexion. Elle va dans le sens du travail sur soi proposé en yoga. Il s'agit d'accueillir ce qui est et ne pas lutter contre : un blocage physique, psychologique (émotion). Observer en essayant de lâcher la tension. Pas toujours facile mais cela permet de ne pas dépenser inutilement l'énergie. Et puis sans cesse répéter l'exercice au quotidien.
M.Christine
Ca va chercher loin
Que de posts d'une richesse et d'une profondeur admirables ! Rien de tel que les paroles provenant du vécu .
Gilbert, vous parlez d'amour qui remplace l'ego . Prise de conscience que l'ego est un faux amour de soi . C'est vrai, et ça peut faire très mal quand on est mûr pour recevoir cette révélation . Je l'ai vécu sous forme de burn-out . Après, il faut se reconstruire autrement, sans le mode d'emploi . On devient quelqu'un d'autre qu'on ne connaît pas, qu'on découvre au fur et à mesure, sur d'autres bases ... On s'aperçoit avec stupéfaction qu'on agissait mécaniquement, comme hypnotisé par un automatisme de certitude que l'on prenait pour la vérité . Et on y croyait sincèrement ! Jusqu'à la prochaine "tuile", peut-être, ou pas, mais en tout cas, on sait que l'on sera mieux armé pour y faire face, et surtout qu'on l'est dès à présent pour l'éviter !
Cela rejoint, à mon avis, ce que vous dites, Jean . Ne pas être le bourreau de soi-même . S'aimer vraiment, se respecter . L'ego nous fait prendre les vessies pour des lanternes . On croit s'aimer mais on ne fait souvent que s'auto-flageller et chercher à se protéger de "dangers" extérieurs qui sont la plupart du temps, en effet, le reflet de nos propres reproches intérieurs . On dirait que notre seule manière de nous aimer nous-mêmes est de voir l'autre comme menaçant, afin de soulager notre culpabilité et de nous sentir innocent (!). Mais ça ne marche pas longtemps ...!
Et comme vous le dites aussi, Ugo, il est indispensable de regarder les choses en face, de mettre à plat, d'accepter ce qui arrive, sans jugement et sans émoi . C'est à mon avis la seule manière d'y voir un peu plus clair . Ca ne sert à rien de se rebeller ni de se morfondre . Pas toujours facile ! C'est pourquoi toutes les techniques d'apaisement (personnelles, ou éprouvées comme le yoga) sont valables et même incontournables . Ensuite, pour moi, l'acceptation ne suffit pas . Je suis peut-être une fouineuse invétérée (!) mais j'ai besoin de comprendre le pourquoi des choses, l'origine ... comme un germe à éliminer .
Hé bien, Sylvie, on peut dire que votre post nous mène loin ! En ce qui concerne votre situation, j'ai connu la même avec un directeur très semblable à votre boss . Il me guettait le matin à sa fenêtre et accourait pour me sauter dessus si j'arrivais en retard de 5 minutes, et me faire des réflexions désobligeantes . Il en éprouvait un réel plaisir . Gênée, j'avais toujours de bonnes excuses à donner, et il me faisait bien voir qu'il ne me croyait pas, ce qui renforçait ma culpabilité . Bien sûr, j'ai eu plus d'une fois à faire avec des personnes autoritaires dans ma vie . Jusqu'au jour où j'ai compris que j'avais été élevée dans le culte du supérieur hiérarchique comme s'il était un être hors du commun, un dieu, un personnage intouchable et parfait ayant tout pouvoir sur moi . Mais quand j'ai enfin assimilé l'idée que nous sommes tous fils et filles d'un seul Père et d'une seule Mère, tous des humains à égalité, quel que soit notre statut social, je n'ai plus eu affaire avec ce genre de personnes .
Jean
Quand je ne comprends plus, il ne me reste qu'à accepter !
J'ai eu des situations dans ma vie où l'intellect ne suffisait plus. Accepter sans comprendre m'a permis de lâcher-prise et ce qui advient est de l'ordre d'une mini-révélation. Et de mini-révélation en mini-révélation, j'avance. D'accord aussi avec vous. Cette discussion est passionnante.
M.Christine
La confiance
Tout à fait vrai, Jean ! Il arrive un moment où on accepte sans comprendre, on lâche prise et la mini-révélation arrive . Cet état résulte parfois d'un trop-plein de questionnements . Et s'il n'y avait pas eu ce trop-plein, il n'y aurait pas eu ce relâchement !
Par ailleurs, la grâce divine agit comme elle l'entend . On peut aussi tout accepter sans comprendre et avoir des révélations, des prises de conscience, des angoisses qui s'évanouissent par le seul fait de l'aspiration et de la prière . C'est sans doute la manière idéale car non seulement elle apporte une libération mais aussi une compréhension instantanée que l'on peut qualifier de connaissance . Il faudrait en être capable à chaque instant, et ce n'est pas gagné, mais ça peut se développer . Je crois que j'ai encore tendance à penser que je dois aider Dieu à résoudre mes problèmes, des fois qu'Il n'y arriverait pas tout seul (lol) . "Aide-toi, le ciel t'aidera", dit-on . S'aider, mais dans quel sens ? Se secouer, ou chercher, ou s'en remettre au Divin corps et âme ? Je sais que j'ai encore à "travailler" la confiance inconditionnelle .
Lakshmi
" Choisir avec Toi la confiance "
Cette notion de confiance est essentielle et Mâ Ananda Moyî y insiste. Il y a un chant religieux assez modernisé dont les paroles sont " Trouver dans ma vie ta présence, tenir une lampe allumée, choisir avec Toi la confiance, aimer et se savoir aimer... Croiser ton regard dans le doute etc, ". Votre titre m'y a fait penser.
Solange
Comme la suite de ma question
J'ai l'impression que cette discussion vient en complémentarité sur une question que j'avais posée à propos de l'égo. J'y vois un peu mieux désormais. Merci à toutes et à tous.
Lakshmi
Mâ Ananda Moyî ne dit pas autre chose sur l'ego
A la page 272 du livre que certains connaissent, " L'enseignement de Mâ Ananda Moyî ", la Sage dit : " Essayez de penser sans cesse que si Dieu envoie toutes les affictions de la vie c'est pour vous permettre de trouver votre Soi. ", et plus loin " Renforcez en vous la conviction que vous reposez dans la Vérité, que vous grandissez dans le sein du Seigneur et qu'en perdant votre ego, vous trouvez Dieu chaque jour davantage. "...
Gilbert
Voir le persécuteur comme un frère qui se la joue !
Très beau votre témoignage et surtout votre conclusion. Nous sommes tous fils et filles d'un seul Père et d'une seule Mère. Du coup, le supérieur hiérachique devient le frère qui se la joue dominant et ça ne prend plus... Se la " joue "... Tiens, tiens, ça me dit quelque chose ! Oui, je trouve que cet échange est très porteur en ce qui me concerne. Il me fait vraiment travailler et je remercie chaleureusement tous les participants ainsi que Sylvie de nous l'avoir permis.
PS : je crois que c'est Jean qui parle de l'ego mais j'adhère aussi.
M.Christine
Tout se rejoint
En effet, Gilbert, chacun aborde les sujets de son angle de vue et d'après son propre vécu, mais tout se rejoint .
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