Souvent, nous acceptons l'inacceptable. Par lassitude ou en raison d'une éducation trop rigide qui a laissé des traces quasiment indélébiles... Nous souffrons pourtant de nous laisser malmener, diminuer, réduire, piétiner, écraser mais nous continuons à supporter les débordements méprisants, malhonnêtes, incorrects, agressifs, d'un entourage qui n'est d'ailleurs pas systématiquement familial ou professionnel. Les premiers retours de vacances en attestent...
La déception a été au rendez-vous : location ou hôtel bien loin de la description qui en avait été faite lors de la réservation, prix prohibitifs, bruit, nourriture proche des repas de cantine... Mais tous les ans c'est pareil et la prochaine destination amènera son lot de déception et de colère ! Des mauvais souvenirs qui s'accumulent et qui ne servent pas plus de prévention que de leçon ne sont tout de même pas le fruit de hasards malchanceux...
Dans la vie de tous les jours, ce type de scénarios récurrents compulse à l'identique : c'est la voisine du dessus qui continue à inonder notre balcon quand elle arrose ses plantes alors qu'on le lui a déjà dit gentiment plusieurs fois, c'est le voisin qui passe sa tondeuse à gazon en dehors des heures réglementaires, c'est le coiffeur qui bâcle son travail et chez lequel nous retournons sans oser lui demander de s'appliquer davantage... Mais il y a aussi la collègue de bureau qui trie les dossiers pour s'approprier au quotidien les plus faciles et les plus rapides à boucler... Nous constatons mais restons muets devant son attitude de dédain et de flegmingite aiguë ! La liste peut s'allonger à l'infini de renoncements personnels de mauvais aloi. Toutefois, tout comportement injustifié de repli sur soi entraîne bien des inconvénients, ne serait-ce qu'en terme de santé. En outre, le fait de se traiter de masochiste ne règle rien au problème. Il faut donc réagir car la timidité s'affiche comme un fléau beaucoup plus pervers qu'il n'y paraît...
Si Jacques Brel, immense timide devant l'Éternel, chantait que " Les timides, ça s'tortille, ça s'entortille, ça sautille, ça s'met en vrille, ça rêve d'être un lapin... ", il ne suffit pas de s'imaginer remettre à leur juste place les auteurs de ces affronts répétitifs, généralement peu dissimulés, pour liquider une fois pour toutes ce qui s'apparente, au final, à de l'autotrahison. Il est indispensable de se réveiller en décidant d'arrêter de se raconter des histoires improbables, voire invraisemblables. Comment ? En faisant intervenir un " non " catégorique devant l'abus de profils peu scrupuleux :
. Non, la crise n'est pas responsable de la publicité mensongère véhiculée par des catalogues de vacances.
. Non, les charges salariales et fiscales ne sont pas responsables des restaurateurs qui servent des produits de mauvaise qualité.
. Non, le divorce de la voisine du dessus n'est pas responsable de sa façon d'arroser ses plantes et d'inonder le balcon du dessous.
. Non, le job de commercial du voisin n'est pas responsable des horaires anormaux durant lesquels il passe la tondeuse à gazon.
. Non, le célibat du coiffeur n'est pas responsable de la façon qu'il a d'expédier les brushings.
. Non, le veuvage de la collègue de bureau n'est pas responsable de son tri intéressé de dossiers...
Non, non, non et non !
Stop à la complaisance infondée. Pour parvenir à changer de cap et à se respecter, admettons tout simplement que ces excuses que nous fabriquons à un entourage qui en profite repose sur un total manque de confiance en soi. Il ne tiendra plus dès lors que nous prendrons la peine d'objectiver que quelle que soit la situation que traverse le manipulateur " patenté ", nous n'y sommes pour rien...
Commentaires
Cécile
Un blog qui réveille !
Oui, un blog qui réveille ! Moi qui essaie toujours d'arrondir les angles, d'accorder des circonstances atténuantes (mais exténuantes !), j'avoue que j'en ai pris pour mon grade. J'ai bien envie de changer de cap et de me détacher de cette mauvaise identification à une mère qui disait amen à tout face à un mari colèrique. Alors qu'elle n'était pas responsable de sa pathologie comportementale... Dire non, dire stop quand c'est insupportable... Bien sûr que oui !!!
Ugo
Quelle claque salvatrice!
Je ne vais pas tendre l'autre joue, mais vous venez de me rendre un grand service, merci Chantal Calatayud!
Ce post vient à point nomé. Car c'est vrai qu'à accepter toujours l'innacceptable, on en finit par devenir trop complaisant vis à vis de soi. Je viens de comprendre que chercher des excuses à l'autre c'est in finé s'en octroyer par la même occasion...
Isabelle
Le paillasson
Habitant un appartement en rez-de-chaussée, j'ai devant ma porte, à l'extérieur un paillasson... que j'estime bien pratique, pour "limiter" ce que l'on rentre avec ces chaussures. Il y a une personne chargée de l'entretien propreté des étages, qui nettoie 1 fois par semaine. Au fil du temps, j'ai vu passer différentes personnes. Celle qui s'en occupe actuellement, a pris la très mauvaise habitude de passer son balais pas propre sur mon paillasson, plutôt que d'écarter celui-ci... Résultat, alors qu'en rentrant chez moi, j'apprécie la propreté (quelquefois relative...) du hall d'entrée de l'immeuble, je retrouve systématiquement mon paillasson carrément "dégueu"... Je me suis dit... qu'il fallait que j'identifie sur qui je m'essuyais les pieds copieusement au vue de l'état de mon paillasson... Mais je viens surtout de comprendre, qu'en fait c'est avant tout sur moi-même que je m'essuie les pieds... Tant que je me " laisse piétiner ", j'ouvre la porte en grand à la manipulation... Bon ! Au boulot ! Je vais donc m'appliquer à fermer ma porte aux "mauvais" courants d'air...
Patricia B.
Merci
je viens de lire des dialogue bien super je viens de vivre une situatuion de crise ou je viens de faire exactement ce que dis Chantal partage dans la discussion et cela m'a encore plus fortifier de vous lire car je sais que j'ai eut raison de me remettre en route pour ne plus être piétinée, écraser, etc. Cela m'a fait du bien de vous lire aprés ce que je veins de partager dans discution générale à l'instant cela me confirme avec certitude que j'ai bien agit je suis contente vraiment de ce travail intérieur que je vie
Merci
cricri
Les profils peu scrupuleux utilisent la victimisation
Malgré mon " grand " âge, je n'avais pas vraiment intégré le fait que je n'étais pour rien dans les difficultés que traverse toute personne qui, finalement, se venge sur d'autres qui n'y sont pour rien. Et on voit bien avec les exemples que prend Chantal, et qui peuvent parler à tous, que ces profils peu scrupuleux utilisent la victimisation pour se dédouaner. Ce blog me ramène à une collègue de travail qui avait perdu son bébé de deux mois d'une malformation cardiaque. À partir de ce moment-là, elle a fait marcher l'équipe sur la tête. Elle est devenue d'une exigence démoniaque. Elle s'imaginait que le décès de son enfant lui donnait tous les droits. C'est une personne qui est devenue hautaine, méprisante... Je comprends mieux le mécanisme. Je saisis surtout ce soir que je n'aurais pas dû me laisser faire car je n'étais pas responsable de l'épreuve qu'elle subissait...
Danièle-Dax
Un passe-droit
Le fait est connu: il semblerait que certaines femmes qui vivent le décès de leur enfant revendiquent leur chagrin comme étant un passe-droit sur leur entourage. Dans la famille de mon mari, nous avons rencontré ce genre de situation. Une de ses cousines a perdu une petite fille de deux ans dans un accident de la route. Les jeunes mamans n'avaient plus le droit d'évoquer leurs propres enfants devant elle. Les repas où la cousine était présente étaient lugubres. Elle était odieuse avec son mari (qui n'était pas responsable de l'accident). Il a fini par la quitter mais a sombré dans l'alcool tellement elle l'a embêté pour le divorce pour des questions matérielles. Elle lui a quasiment tout pris au niveau mobilier, linge de maison, bibelots... Pour raisonner en terme d'argent, elle retrouvait toutes ses forces... Tout comme Cricri, ce thème de blog me fait réaliser que je n'aurais pas dû faire le jeu de cette cousine. Personne de la famille n'était pour quelque chose dans ce qui lui était arrivé. Mais nous avons fini par ne plus la fréquenter tellement elle était devenue sordide avec son ex-mari.
Cécile
Oui, Danièle... alors qu'il y a pire !
J'ai connu aussi ce type de situation. Une mère qui a idéalisé son enfant malheureusement disparu mais qui a fait des dégâts avec ses autres enfants. C'est comme s'ils étaient coupables d'être vivant. C'est terrible !
Mais je voudrais rappeler qu'il y a pire que la perte d'un enfant. Un adulte est déjà construit psychologiquement. Ce n'est pas le cas d'un enfant qui perd ses parents...
Sofia M
Dramatique de bêtise
Mais notre société n'est pas prête à entendre qu'un enfant qui perd son parent vit un traumatisme qui l'affectera à vie... Quand on entend dire encore au 21ème siècle qu'un bébé qui perd sa maman " oubliera " parce qu'il l'a très peu connue, c'est dramatique de bêtise !
Mireille-cogolin
Il cherchait sa mère...
Vous avez raison de rappeler (et on ne le fait pas assez ) qu'un tout petit qui perd un de ses parents en souffrira toute sa vie... J'ai un exemple. J'avais un petit copain au cours préparatoire dont la maman est morte d'une leucémie. Comme nous vivions dans le même village, nous ne nous sommes jamais vraiment perdu de vue. Il s'est marié très jeune et a rapidement trompé sa femme qui l'a laissé pour cette raison. Il s'est remarié deux fois. Ses épouses ont demandé le divorce à cause de ses coucheries à droite et à gauche. Il a eu trois enfants, un avec chaque épouse, enfants dont il ne s'est jamais occupé. Il courait tout le temps après une nouvelle conquête. En fait, au travers de toutes ces femmes, il cherchait sa mère. Il est mort d'un cancer à 39 ans, au même âge que sa maman...
Isabelle
Rôles inversés
Bonjour,
Il est toujours intéressant de "vérifier" comment se positionne l'inconscient. Suite à ma com d'hier à propos du paillasson, ce matin tôt, la dame chargée du nettoyage des cages d'escaliers à fait le ménage... Et mon paillasson est resté... propre ! Comme quoi, mais tous ceux qui viennent ici partager le savent déjà, le simple fait d'en parler, permet déjà un pas en avant...
Ma grand-mère maternelle est décédée, ma mère avait 2 ans. Et la suite de son enfance, au niveau familial, fut très douloureuse et compliquée, son père s'étant remarié très rapidement, elle a été coupée de la garde et de la responsabilité paternelle, pour maltraitance grave, à l'âge de 6 ans. Son grand-père maternel qui était son tuteur légal, est décédé lorsqu'elle avait 12 ans. Plus tard, mon petit frère est décédé d'un accident de la route. Je ne vous dirais pas que ma soeur et moi n'avons pas été "abîmée" nous aussi, par tout cela (directement et indirectement), je serais une menteuse... Pour ma part, du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours "senti" une "fragilité" chez ma mère... Bien avant le décès de mon frère... Il m'a fallu un solide travail analytique, pour que j'intègre aussi que je n'étais pas la mère de mon frère, entre autres... Pas plus que je n'étais ma mère d'ailleurs... J'ai eu des périodes de grande révolte... j'ai stoppé la relation à ma mère à deux reprises, c'était une question de protection pour moi-même, et je n'ai pas trouvé d'autres solutions sur ces temps-là... Mais depuis, je crois que j'ai accepté qu'elle a fait comme elle pouvait, elle aussi... En définitive, même si ça n'excuse pas tout... Cette "fragilité maternelle" que j'ai toujours "pressenti" et tout son vécu, aurait pu faire qu'elle nous abandonne totalement... Même si j'ai bien compris (merci l'analyse !) que je n'ai pas à payer pour des fautes que je n'ai pas commise... Je crois objectivement qu'un enfant qui perd son ou ses parents c'est véritablement une grande souffrance, parce que cet enfant, entre autre, est face à un double silence... Celui de la mort réelle plus celui des adultes autours, qui malheureusement, la plupart du temps ne réalisent pas cette profonde solitude (et profond abandon, et culpabilité...) que celà génére pour l'enfant orphelin. Tout ce que je viens livrer ici, n'est pas pour faire "pleurer dans les chaumières"... des histoires sordides il y en a plein la planète... je voulais juste témoigner de mes propres prises de consciences... Et dire que malgré tout... Ma mère me donne aussi de l'amour...
Sylvie
Accepter d'exister
En effet, ce n'est pas juste de laisser quelqu'un disposer de soi , tout comme il est inacceptable de le laisser réfléchir à notre place ou encore nous donner une définition de nous-mêmes parce que ... ce serait un peu renoncer à exister au profit de l'autre et personne n'a ce droit sur quelqu'un d'autre. Il me semble que face à ces tentatives de prise de pouvoir, l'essentiel est tout d'abord de s'entraîner à ne pas être dupe et ensuite d'apprendre comment il est le plus juste pour soi de se positionner à l'instant T. Et puis tant pis si ça déplaît ! Je me souviens d'une fois où j'avais fait venir un artisan pour travailler au rez-de-chaussée de ma maison et que j'ai retrouvé dans ma chambre ! Oulah ! Certains voisins ont peut-être alors pensé que j'étais hystéro mais crier m'a certainement aidé à mettre ce malappris dehors ! J'aime bien l'expression populaire : "Reste à ta place" parce qu'elle est juste de bien des façons : et d'abord pour moi, pour me rappeler que j'ai ma place... comme les autres ont la leur. Chacun la sienne.
Fachou
Ca donne envie d'y arriver !
Je me demande depuis longtemps si on peut un jour arriver à dire NON quand on a toujours eu l'habitude de faire ce qu'il fallait faire pour que tout le monde soit content, en s'oubliant soi même. Ce texte reprend les situations quotidiennes, et oui, trop souvent on trouve des excuses pour se laisser faire. C'est un peu comme une bougie qui s'éteint, par manque d'air. Suivant les situations vécues dans la vie, je me suis peu à peu laissée écrasée par mon environnement professionnel, et puis maintenant par mes enfants qui sont devenus adultes et qui sont mariés. Je prends conscience que dans le monde actuel, on oublie souvent que les personnes que l'on pense être "faibles" parce qu'elles ne réagissent pas toujours comme il le faudrait, reflètent une souffrance dissimulée. Mais je pense que pour sortir de cet effacement et de cette souffrance, il doit y avoir un terrible travail à faire sur soi même. Je rêve d'y arriver un jour
Gilbert. R. Psy...
Un bon début, Fachou !
Votre présence ici témoigne que votre désir est en route... Bienvenue sur ce forum, Fachou. Et surtout n'hésitez pas à poser des questions et à dialoguer avec des foromers de qualité. A bientôt de vous lire. C'est un très bon début, Fachou, de partager sur cette " envie d'y arriver "... Bonne soirée à vous !
Fachou
Merci
je vous remercie de votre réponse. A ce moment précis," j'encaisse" beaucoup et me trouve incapable de me repositionner par rapport à tout ce qui m'entoure. J'ai vécu, comme beaucoup probablement, des moments très difficiles. Je me trouve au fond et ne sait pas comment redémarrer. Je me pose la question maintenant : aller voir qui , quoi faire , mais une certitude est que je ne veux plus, et ne peux plus rester là où je suis.
Ca fait beaucoup de bien d'en parler.
Viviane
Bonjour Fachou
Si vous me permettez, je voudrais vous répondre... C'est vrai ! "Ne plus se laisser piétiner", c'est un véritable travail sur soi, en profondeur, mais je ne dirais pas qu'il est terrible... Pour moi, le travail analytique peut être à certains moments difficile voire douloureux, mais c'est pour soi-même... et l'enjeu vaut plus que largement les résultats... Ne vous méprenez pas dans mes propos, loin de moi l'idée d'un quelconque prosélytisme... Quelle que soit la forme de travail sur soi envisagé, après un "gros déblayage", la persévérance reste toujours à l'ordre de chaque jour... Mais cette continuité est déjà tellement allégée par des entraves lâchées en amont, que j'ai envie de vous dire... Passez du rêve à la réalité... Quelle que soit votre réalité... Quelle liberté ! Amitiés Fachou
Isabelle
Chère Fachou,
" Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe " (Matthieu 7.7-11). Je ne peux que vous parlez, comme Viviane, de ma propre démarche Fachou... même si j'ai bien conscience que je ne suis pas à votre place. J'ai cherché durant plusieurs années, "mes solutions du moment" pour tenter de gérer un mal-être et des difficultés allant croissant. J'en ai d'ailleurs déjà témoigné sur un forum... Sophrologie, yoga, végétarisme, religion, spiritualité... Mais je sais qu'en "arrivant à l'analyse", c'était comme une évidence, la solution, ma solution passait par là... Tout ça pour vous dire qu'en vous lisant, c'est un peu la sensation que j'en ai... Cette "limite" qui fait que jaillit "la solution"... Courage !
Gerardine Yung
Tout cela me parle ...
Tout cela me parle ...
Merci à Chantal calatayud.