Pourquoi la psychanalyse manque-t-elle toujours autant de reconnaissance ?

Portrait de Chantal Calatayud

Cette question, malheureusement, peut être de bon aloi...

Une émission sur l'éminent Professeur Christian Cabrol, chirurgien cardiaque qui a effectué la première transplantation de coeur le 27 avril 1968 en Europe, précisément à l'Hôpital de la Pitié à Paris, mettant en valeur à juste titre ses travaux et sa carrière, m'a donné à réfléchir... Si cet admirable chercheur et praticien a la reconnaissance qu'il mérite, pourquoi Sigmund Freud, en tant que maître de la psychanalyse, reçoit-il toujours les pires critiques de la part de néophytes en la matière, voire d'ignares, combien même seraient-ils intellos ?

Mon hypothèse ? Une greffe d'organe, ça se voit, donc ça se sait, et les médias de se faire les porte-paroles idéaux de ce genre d'information révolutionnaire : la guérison avérée de nombreux malades (pas de tous d'ailleurs) qui étaient condamnés par la médecine avant l'intervention miraculeuse. À l'inverse, un patient mélancolique, un analysant suicidaire, une kleptomane, un conjoint violent, des analysants en conduite d'échecs permanents, des femmes et des hommes souffrant d'infertilité psychique, des individus rongés par leurs addictions et qui, grâce à la méthode freudienne, ne se laissent plus dominer par leurs pulsions de mort, ça ne se voit pas et ça ne se montre surtout pas au grand jour ! Alors, certains journalistes s'autorisent à colporter n'importe quoi sur le sujet, allant jusqu'à parler de secte...

Il faut du courage pour démarrer une cure analytique et surtout la poursuivre, soulignait Maryse Choisy, écrivain et fondatrice du suridéalisme, ce mouvement littéraire d'avant la Seconde Guerre Mondiale, qui précèdera l'existentialisme, et qui densifiait idées et personnages en s'étayant sur les fondements de la pensée freudienne. Elle avait été la patiente du psychiatre et psychanalyste Charles Odier et sa cure lui avait fait comprendre qu'elle était une enfant illégitime. Cette révélation changea le cours de sa vie. Reconnaissant qu'une cure analytique participait à la restauration du désir et du bonheur, elle créera la revue " Psyché " à la rédaction de laquelle participeront entre autres René Laforgue, Jacques Lacan et Françoise Dolto. Il faut toutefois beaucoup plus encore de convictions personnelles et professionnelles pour persévérer dans ce métier d'écoute singulière de l'inconscient, profession si honteusement malmenée, mais dont on n'oublie jamais qu'elle nous a un jour sortis de nos névroses régressives, avant de l'exercer à notre tour... Avec d'autres psychanalystes, nous nous disons souvent qu'heureusement que c'est un médecin neurologue qui a découvert refoulement, complexes et autres mécanismes de défense multiples et variés, car on peut aisément imaginer que cette pratique aurait disparu depuis longtemps...

Et si on lançait enfin un forum sur des témoignages sérieux qui rendraient un bel hommage à la psychanalyse ?

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Commentaires

Portrait de Modérateur

Le forum vient d'être lancé par un Psychanalyste. En voici le lien : http://votre.signesetsens.com/node/299

Portrait de Nadiaa

Bonjour

J'ai lu avec beaucoup d'attention tous les temoignages sur vos experiences en psychanalyse qui nous eclairent bien et encouragent à continuer.

En ce qui me concerne j'ai fait un premier travail qui m'a aidé à comprendre l'histoire douloureuse de mes parents (je suis fille de harkis) et comment cette histoire j'en ai fait la mienne. Donc un mal être qui dure depuis 55 ans.

Dans un premier temps j'ai fait un travail qui a duré 3 ans environ et m'a permis de me faire une place professionnellement et a y être vraiment bien (là je peux dire que la psychanalyse aide à mieux se connaitre).

Et là depuis 2 ans j'ai repris un nouveau travail avec une nouvelle psychanalyste et j'essaie de comprendre mon lien aux autres car je me suis séparée de mon amie après 28 ans de vie commune mais dont 8 en alternance, j'ai compris que dans cette relation j'avais cherché le père (mon père qui est mort très jeune dans une grande détresse).

Dans cette relation j'ai eu le sentiment de me perdre, de ne pas être à ma place auprès de cet homme qui était pourtant très gentil.

Depuis je suis en guerre contre tous les gens qui m'entourent (mais çà n'est pas nouveau) je fais le vide autour de moi, je ne vois plus personne à part mes collègues au travail, je me dis que je suis dans une phase de reconstruction .

Mais je sens quand même que la vie devient un peu plus légère que je suis moins angoissé et que je veux croire qu'un jour je vivrais mieux et avec de nouveaux liens.

Si certaines personnes pourraient me dire si elles ont connu cette période de vide .

Merci pour vos réponses.

Merci aux créateurs du forum , à la psychanalyse et à son grand créateur Freud.

Nati

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Juste un petit mot pour vous souhaiter la bienvenue sur ces blogs et forums. J'ai lu votre témoignage avec intérêt. Ce vide, dont vous parlez, - à considérer plutôt sous l'angle d'un vacuité libératrice et évolutive -, se fait naturellement dès lors que l'inconscient n'a plus besoin de s'étayer sur autrui, la qualité de la relation primant sur la quantité des relations. Mais je pense que nos amis foromers viendront partager leur expérience avec vous, sachant que chaque histoire est unique. A bientôt de vous lire et merci pour votre confiance.

Portrait de Nadiaa

Merci Gilbert d'avoir répondu à ma question  et de m'accueillir sur ce forum. Nati

Portrait de Isabelle

Bonjour Nati60. Je pense comme Gilbert R. Psy que chaque individu est différent. Mais je pense quand même qu'un travail en profondeur, fera qu'à un moment ou à un autre, il y aura des phases de grand ménage de printemps, si je peux l'imager ainsi. Ce côté "être en guerre", pour des tas de raisons bien différentes des vôtres, je l'avais bien avant mon travail d'analyse ! Et l'analyse m'a aussi appris à ne plus "vouloir la guerre" (et je ne parle que pour moi en ce cas...), mais ce fut long et parfois douloureux... Je crois qu'il est très important de rappeler qu'un travail analytique ce n'est pas le pays des Bisounours ! Mais si j'ai eu mes phases grand ménage de printemps, c'est véritablement parce que j'avais cette nécessité pour moi-même, à aller plus directement à l'essentiel... Comme pour simplifier...

Portrait de Nadiaa

Merci Isabelle de me faire partager votre expérience , c'est ce que je ressens, je crois que je vais à l'essentiel . Nati

Portrait de nanou-69

Je n'ai pas votre expérience puisque je commence tout juste une psychanalyse (et je languis chaque séance) mais vous me confortez dans ce choix, tout en sachant qu'à un moment ce ne sera pas facile. J'essaierai de ne pas oublier que cette aventure, c'est pas le pays des bisounours mais que ça vaut vraiment le coup de la tenter. Encore merci. Je n'ai pas osé témoigner jusqu'ici mais j'avoue que la lecture de tous ces témoignages a certainement levé mes doutes premiers. Très bonne soirée à vous.

Nanou

Portrait de Cloé

Les critiques sur la spychanalyse, même de la part d'ignares, ont au moins la vertu de ne pas la nier. Car la jeune discipline de la psychanalyse dérange et je peux le comprendre. Elle m'a considérablement dérangée pendant ces années de cure. Pourtant je peux affirmer qu'elle m'a sauvé la vie...

Pour donner une image de ce dérangement, je prends l'exemple de mon armoire en total désordre, ou rien n'est à sa place, comme dans ma tête, mon coeur, mon ventre... Il me faut obligatoirement dé-ranger pour remettre en ordre. Alors progressivement, selon mon temps a moi, je vide, je trie, j'évalue si je garde ou ne garde pas, pour ne conserver que ce qui me correspond, aujourd'hui. C'est l'occasion de nettoyer les étagères, mettre un peu d'huile dans les gongs pour qu'elle ne grince plus,  avant de ranger correctement ce que j'ai choisi de porter.

Il me parait logique de déranger son inconscient pour pouvoir le mettre en ordre, en équilibre pulsionnel, pour ne plus s'épuiser et faire du vide une vacuité. Pour ne plus étre " dérangé ", rangeons !

Un dérangement produit  un mouvement, mais dans quel sens  ? La psychanalyse m'a permis de créer ce mouvement de manière positive, dans le bon sens, parcequ'elle donne du sens... Elle m'a accompagnée, guidée dans cette aventure à la rencontre de mon vrai self. Grâce à elle, j'accepte aujourd'hui d'avoir à ranger régulièrement mon armoire. Ce qui fût une épreuve s'est transformée, définitivement, en opportunité.

Portrait de Patricia B.

Je suis très touchée par vos commentaire disant même votre histoire je suis toucher de voir le déroulment dans la vie de cloé je me suis sentie presque moi en lisant ces lignes; cela est un peu aussi mon histoire mais moi je ne suis pas dans ce positif je suis toujours dans le désordre de mon armoire et dans ma vie je reprends ses paroles je suis ce blog depuis peu mais cela me fais voir des horizons nouveau et c'est bien ça fais du bien, c'est vrai que faire le ménage en soi est un travail laborieux et souvent difficule a cause de la souffrance que cela produit en nous pour ma part c'est dure je sais que j'ai deja fais du chmin mais parfois en trouve comme dans une impasse ce que l'en peut faire comme effort améne pas le résultat voulut.

Avancer est pas si facile que cela mais je vous lis tous regulièrement et je peux vous dire merci du bien que cela met dans mon  coeur un envie de vouloir faire plus de pas baisser les bras, mais de ma battre pour des jours meilleurs merci pour vos bon témoignage de vie et d'équilibre, de simplicité, de sincérité et de fraternité

Amicalement

Portrait de Catherine H Psy

Bonjour,

Quelle satisfaction de pouvoir s'exprimer sur ce sujet!

La psychanalyse dérange parce qu'elle permet à chacun de mettre en place ce qu'il est; c'est une naissance à soi-même, sans plus tenir compte du diktat transgénérationnel ou sociétal, sans chercher à "convenir" à tous.

"Mais vous n'aurez pas ma liberté de penser" chantait Florent Pagny.

Libre de n'être pas comme tout le monde, de ne pas participer à l'hystérie ambiante, inauthentique.

La psychanalyse engage à des choix, pour soi ,qui signent la différence de chacun.

Cette différence qui fait peur, qui est souvent perçue comme dangereuse dans une société de plus en plus uniformisée ( on dit d'ailleurs harmonisée, pour faire plus joli!) par des protocoles, des interdits, des limites réductrices et non plus protectrices, où les responsabilités sont remplacées par des culpabilités, qui éteignent la conscience que chacun peut avoir de soi et de l'autre.

La psychanalyse, elle ne se voit pas, dites-vous Chantal; elle ne se voit pas mais elle permet de passer à l'acte, de ne plus seulement rêver sa vie et se plaindre de la rater. Elle initie une réalisation, tout en tenant compte de la réalité.

La cure  est douloureuse parfois,  car il faut lâcher les comportements infantiles et projectifs et assumer ses responsabilités mais  elle est à la fois éveil à soi-même et inscription dans la société...

Alors n'hésitez plus, la psychanalyse vous permet de faire la plus belle rencontre de votre vie: vous-même!

Portrait de Patricia B.

Je viens vous donner toute ma reconnaissance car en vous lisant je comprends pleins de choses et vos apports dans mes situations difficiles m'ont apporter un encouragement et je voulais vous le dire car je vous apporte assez mes doutes et autres !

Alors je vous aussi vous dire combien je suis reconnaissante de vos conseils et attentions donner de votre temps et je suis vraiment contente et fiert de dire que vous êtes tous une équique géniale

Merci

Portrait de Sofia M

Je me pose souvent cette question moi aussi, en particulier quand certains essaient de comparer la psychanalyse à une secte... C'est un véritable mystère que les travaux de Freud soient encore toujours autant décriés... À côté de ça quand on entend certaines émissions de radio ou de télévision censées faire de la psy et dirigées par des animateurs et des animatrices qui n'ont aucune formation en psycho (je ne les citerai pas car vous les connaissez aussi bien que moi !), émissions qui font une très forte audience 5 jours sur 7, on croit rêver ! C'est le monde à l'envers...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Pour rebondir sur le mot " mystère " de Sofia, peut-être que le prix de la liberté de pensée et d'agir que confère la psychanalyse réside justement en cette non-reconnaisance ? Sortir du moule exige justement le courage de lâcher l'étayage du désir d'être reconnu. Plus de séduction, plus de stratégie but, simplement vivre au plus près de soi sans être destabilisé par la norme collective. Penser par soi-même ne va pas sans déranger les puissants de tous ordres (politiques, financiers, médiatiques... etc). Socrate, qui n'était pourtant pas psychanalyste mais en a été un des précurseurs avec son art de la maïeutique, fut accusé de pervertir la jeunesse car il incitait les interlocuteurs qui venaient à lui à penser par eux-même. Ainsi, à mon avis, le jour où la psychanalyse sera reconnue officiellement et institutionnalisée (donc enfermée dans un dogme), l'humanité trouvera j'espère (et même je suis sûr, tant je crois en l'Homme) autre chose pour que quelques uns continuent à exercer leur  " liberté de pensée " comme le chante si justement Florent Pagny... Smile

Portrait de rooter

Je suis assez surpris par ce texte. Au contraire, il me semble que la quasi-totalité des spécialistes de l'esprit invité à s'exprimer dans les médias sont psychannaliste, par exemple. Si bien que quand j'ai eu besoin d'aide, j'ai eu du mal à trouver un spécialiste qui ne soit pas psychannalyste.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je pense, rooter, que nous ne devons pas regarder les mêmes médias :-)... A moins que vous confondiez, psychiatre, psychothérapeute, psychologue et psychanalyste. Au passage, je vous signale vos deux  " lapsus calami " en ce qui concerne cette discipline : " psychannaliste " avec 2 n (haine) et un i à la place du y et " psychannaliste " avec encore un n en trop... Je suis heureux que vous ayez trouvé de l'aide avec un spécialiste de votre choix, c'est le plus important. Mais, in fine, vous confirmez inconsciemment, à votre insu, le contenu du texte de Chantal Calatayud...

Portrait de rooter

Ma fois, pour moi, quelqu'un qui pratique la psychanalyse est un psychannalyste. Qu'il soit psychiatre ou non. Je ne regarde pas la télévision, mais à la radio (sur france inter ou france cultur), je ne me rappel pas la dernière fois qu'il était question de l'esprit sans qu'un psychanalyste seul soit invité à donner son avis.

Gilbert, je ne voit pas trop où je confirme quoique ce soit inconsciemment, des conclusions tiré sur des lapsus (si tant est qu'une faute d'orthographe en soit) me parais au minimum... Capillotracté. Je suis d'accord, l'important est que j'ai trouvé. Mais je vois autour de moi un certain nombre de personne ne s'interrogeant pas sur la thérapie qui leur conviendrait, et donc démarrant une annalyse assez inutilement (car non adapté à leur problème).

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Tout d'abord, merci pour votre réponse, rooter. Vous me permettez de préciser certains aspects de la psychanalyse.

Un " lapsus calami ", selon Sigmund Freud (voir son livre " Psychopathologie de la vie quotidienne "), est une erreur orthographique qui n'est en aucun cas considérée comme une " faute ". Aucun jugement donc dans mon post précédent. Simplement, il s'agit d'un acte manqué qui a du sens. D'ailleurs, Jacques Lacan dit qu'un " acte manqué " est un discours réussi ! Votre manière d'orthographier cette discipline donne à voir  en effet quelques résistances, vis à vis de la psychanalyse, résistances que je peux comprendre. Avant de me lancer dans cette aventure, il y a de cela de nombreuses années, j'écoutais aussi France Culture et je trouvai le discours des psychanalystes invités totalement indigestes... Oui, oui ! Pour moi, ces intellos  se " masturbaient " le cerveau... Jusqu'au jour où, ayant essayé d'autres thérapies - y compris la spiritualité - je ne trouvai plus d'issu véritable  à mon mal-être. Ma femme ayant démarré une psychanalyse, j'ai eu le désir de rencontrer ce spécialiste de la psyché sans intention précise. Il se trouve que cette expérience a levé toutes mes résistances et que je suis devenu psychanalyste à mon tour, après un parcours long, pas toujours facile mais à coup sûr fascinant.

Je suis d'accord avec vous : la psychanalyse n'est pas adapté à tous les profils. Et chaque psychanalyste est différent. Quoi qu'il en soit, je crois que l'on ne peut parler que de ce que l'on a expérimenté soi-même. Je jugeais la psychanalyse alors que je n'y étais pas confronté personnellement. C'est le problème de tous les gens dont parle Chantal Calatayud qui se permettent de jeter un anathème sur ce qu'ils ne connaissent pas de l'intérieur. Tant que je n'ai pas goûté une pomme je ne peux rien savoir de son goût !

Cordialement : Gilbert. R.

Portrait de rooter

Ca n'est pas tant la psychanalyse, qui me fait lever un sourcil, que son effet sur la société, à vrai dire. Je fonctionne par la raison, et je n'apprécie guère les discours si ils ne sont pas appuyés sur des faits vérifiables, répétables et falsifiables. D'autres personnes, en revanche,n'ont pas besoin de ça, et tant mieux pour elles. Par exemple, vous parliez de mon "lapsus". Quels preuves avez-vous qu'il soit signifiant ? Voir qu'il s'agisse bel et bien d'un lapsus et non d'une erreur, ce qu'il faudrais vérifier. Donner sens à tout ne me parais pas raisonnable.  Voilà justement mon reporche : on n'entend partout que ces théories qui ne sont pas basé sur grand chose, hormis des analogies élégantes. Pour moi, cela constitue un puissant outil d'introspection.

Disons que ce qui m'agace, c'est qu'étant intéressé par la compréhention de l'esprit, j'aimerais parfois entendre aussi d'autres approches, plus rationnels (la psychologie cognitive, par exemple), et que l'on cesse de présenter les idées psychanalytiques comme une vérité révélé.Si mes inervention agaçent, si je devait devenir un "troll", je n'interviendrais plus, promis.

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Rassurez-vous rooter, vos interventions ne sont pas agaçantes. C'est dans la différence que l'on se contruit. La psychanalyse est loin de la pensée unique ! Le lapsus est un message de l'inconscient à destination du conscient. Or la psychanalyse est la seule science humaine qui prend en compte l'inconscient, selon la théorie freudienne. La psychanalyse est une science qui, comme les mathématiques, fait appel à la capacité d'abstraction, la psychologie restant au conscient. Il n'y a pas de bonne ou mauvaise approche de la psyché humaine, il y a celle dont on a besoin et qui répond à notre attente. 

Portrait de rooter

C'est là que je diverge, justement. A mon avis (de biologiste), la psychannalyse n'ayant pas d'activité espériementale, n'étant ni vérifiable, ni falsifiable, ni rationnelle, elle n'est pas une science (pas plus que les mathématiques). Je sait que dans cette pensée, on postule l'existence d'un deuxième inconscient (presque tous les scientfiques considère l'inconscient, la conscience est même un objet très étudié en biologie, ces derniers temps).  C'est l'inconscient freudien, dont l'existence n'est pas prouvé.

La théologie aussi fait appel à l'abstraction.

Le problème est que cet ensemble d'hyppothèse assez farfelue, en tout cas jamais démontrée, est accepté comme une véritée révélée. On entend sans cesse parler de "tuer le père", de construction sur la comète au sujet de "sens caché" dans les actes, mais très peu des éléments clairement démontré, qui sont assez riches.

Portrait de suzy

... de " langue " française ????

Portrait de rooter

Euh... Comment ça de langue française ?

Je suis un scientifique qui s'intéresse au fonctionnement du vivant, si ça répond à votre question. Smile

Portrait de Cécile

Je pense que Suzy faisait peut-être allusion au manque de  " rigueur " orthographique de votre com qui pourrait faire penser que vous êtes un scientifique américain, par exemple. Je ne suis qu'une petite secrétaire mais, déformation professionnelle oblige, vos lapsus calami, comme disent les psys, sautent aux yeux. C'est pour ça !

Portrait de rooter

Juste un biologiste très mauvais en langue. Biggrin

Vous voyez, une erreur n'est pas forcément signifiante. Smile

Portrait de Cécile

Ok ! Bonne nuit, rooter, tout le monde peut se tromper... A bientôt Ok

Portrait de suzy

Merci de m'avoir répondu rooter...
Je suis surprise de votre approche de la psychanalyse, déjà orthographiquement ! Même remarque pour le terme " espériementale " qui en français s'écrit " expérimental " ! Pour un scientifique de langue française, cette erreur orthographique me surprend... Mais mon intention n'est pas de
polémiquer sur ces lapsus calami (explication donnée par Gilbert R.). Je signale celles-ci car vous vous montrez comme très à cheval sur les principes, ce qui n'est pas contestable en soi, mais cette
exigence ne cadre pas avec vos remarques concernant la découverte freudienne. Vous commettez de nombreuses erreurs à son sujet...
Freud était un médecin neurologue qui a beaucoup travaillé en laboratoire comme chercheur ! Cette précision me paraît très importante compte tenu de votre raisonnement qui me semble superficiel, sans aucune connaissance ou compétence psychologique, psychiatrique et psychanalytique.
Si vous savez ce qu'est un postulat, il ne peut être qu'expérimental. Freud a démontré la véracité de ses travaux dans des écrits qui fourmillent d'exemples concrets et dont le nom des patients concernés est aujourd'hui connu. D'autre part, où êtes-vous allé chercher l'existence d'un deuxième
inconscient ? Vous parlez aussi de " tuer le père " sans savoir ce que ça signifie !
Je reviens sur l'orthographe, pardonnez-moi... Vous orthographiez " hyppothèse " avec deux p, alors
qu'il n'en faut qu'un ! C'est surprenant cette faute pour un scientifique, biologiste, alors que la recherche ne part justement que d'hypothèses...
Tout cela me donne l'impression d'être " farfelu " pour reprendre votre... langage !
Cher " collègue ", je vous donne le bon soir...

Portrait de Réponse Psy

Rien de plus à ajouter ! Si, peut-être quand même... À une semaine pile d'intervalle et pour ceux qui ont suivi les interventions récurrentes de Ninie la semaine dernière, j'ai comme une vague impression que, décidément, c'est la fièvre du samedi soir qui continue... Un vrai film dont Sigmund Freud aurait pu nous livrer une exégèse passionnante... Un " détail " encore Rooter : il n'y a effectivement pas deux inconscients, comme l'a rappelé Suzy. Mais peut-être confondez-vous cette évidence avec deux instances inconscientes postulées par le maître de la psychanalyse : le ça et le surmoi, le surmoi étant un révélateur redoutable de nos complexes... de toute-puissance, de supériorité, d'infériorité, d'abandon, de castration... Et eux sont aussi tangibles que vérifiables !

Portrait de rooter

En parlant de superficialité... Vous vous centrer sur la forme de ce que j'ai écris, je trouve. Smile

Vous savez, ces critiques ne sont pas les miennes, Karl Popper les avaient déjà formulé pour expliquer que la psychannalyse n'est pas une science. Pour moi, ça n'est pas une critique en soi, mais il ne faut pas prendre ces hypothèses (au sens scientifique) pour quelque chose de vérifié, ça n'est pas le cas. Les sciences partent d'hypothèses, mais les soumettent à l'expérience et à l'observation, de façon falsifiable (c'est à dire en se "permettant" d'être détrompée).

Quand je parle d'inconscient freudien, je mets en exergue que l'inconscient est un concept qui précède largement Freud, et est présent dans de nombreux domaine (y compris la psychologie cognitive), mais qu'il en a une conception très particulière. Un exemple : nous acceptons sans sourciller qu'un désir "refoulé" ne disparais pas, mais continu d'agir dans l'inconscient. Où sont les preuves, de ça ?

Il ne me semble pas pas pertinant de parler de Freud (je crois comprendre que les psychannalyste ont évolué, depuis, et il semble difficile de détacher la réalité historique de la légende), je ferais juste remarquer qu'un médecin n'est pas un scientifique. Ce sont deux approches différentes.

J'ai peu lu, en effet, sur la psychannalyse, mais il me semble que l'hypothèse du complexe d'Oedipe n'est pas très difficile à comprendre.Quelqu'un qui estime, à partir d'un nombre limité de cas (et surtout, par une appréciation subjective) que tout le monde fonctionne ainsi me semble hautement présomptueux ! Sans parler de l'aspect non falcifiable (si on se souviens de ça, on est passé par le complexe d'Odipe, si on ne s'en souviens pas, c'est qu'on la refoulé... Si on va par là, si on ne se souviens pas d'avoir été un dragon du Komodo, c'est qu'on l'a refoulé Biggrin ).

Si ces complexes sont vérifiables, pourquoi n'existe-t-il pas d'études à leur sujet ?

Encore une fois : mon propos n'est pas de contester l'utilité de la psychannalyse (de mon points de vue, c'est une méthode efficace pour l'introspection), mais je trouve qu'elle est très présente. J'ai eu du mal a trouver un psy qui ne pratique pas la psychannalyse.

Portrait de Réponse Psy

Décidément, je n'arrive pas à comprendre votre positionnement face à la psychanalyse (ne voyez là aucune animosité de ma part, c'est un simple constat).

Tout d'abord, je voudrais préciser que la psychologie cognitive remonte aux années 1950 et a commencé à s'imposer en France dans les années 70. Les premiers travaux de Freud en psycho-analyse remontent à la fin du 19ème siècle... En ce qui concerne la psychologie cognitive, elle n'est en aucun cas comparable à la psychanalyse, ne serait-ce que dans la mesure où, très schématiquement, elle observe les manifestations sans explorer les causes. Cette discipline prend essentiellement en compte l'entourage du sujet pour expliquer ses réactions. Le processus exogamique est donc prédominant, permettant - comme en psychologie classique - de faire travailler le patient sur des grilles de lecture communes à tous les patients. Il s'agit d'une méthode projective intéressante en tant qu'elle donne des indications globales qui sont une première évaluation, comme une sorte de guide, mais qui reste insuffisante pour comprendre la racine du problème comportemental.

La psychanalyse, en étudiant les luttes inconscientes entre l'inné et l'acquis, permet à l'analysant de se détacher de ce qui n'est pas lui ou pas à lui, posture qui jusque-la l'angoissait et pouvait le mettre en échec sentimental et/ou professionnel, voire le rendre malade, cette lutte névrotique - par complexes interposés - venant se cristalliser in fine sur le corps, sur le soma (somatisatisations). Tout ceci ne représente que des éléments extrêmement succints quant à l'ampleur de la méthode freudienne qui fait appel, entre autres, à des connaissances linguistiques poussées et à leur maniement pour prétendre analyser un patient.

Vous semblez douter en outre de l'inconscient, du processus de refoulement, de ses résistances... Quelques questions : comment expliquez-vous une infertilité psychique alors qu'un couple a un réel désir conscient d'enfant ? Comment expliquez-vous qu'un tabagique ne parvienne pas à arrêter de fumer alors que son médecin l'a mis en garde des risques pour sa santé liés à son addiction ? Comment expliquez-vous qu'un élève intelligent vive un échec scolaire incompréhensible consciemment ? Comment expliquez-vous la phobie des moyens de transport chez un chef d'entreprise accompli ? Comment expliquez-vous qu'un homme perde son emploi systématiquement ? Comment expliquez-vous qu'une femme soit veuve 3 fois ou comme, la chanteuse Dalida, n'attire que des amoureux qui se suicident pour finir par en faire autant ? Comment expliquez-vous la nymphomanie ? Etc, etc...

Il existe effectivement une vie inconsciente que l'on retrouve jusque dans le Complexe d'Œdipe : comment expliquez-vous des différences d'âge énormes dans certains couples ? Comment expliquez-vous que des gendres ressemblent traits pour traits à leur beau-père ?

Lisez Freud et je pense que vous jetterez un autre regard sur une méthode qui m'a guérie des problèmes de ma filiation maternelle et paternelle, et de la mésalliance psychologique de mes parents, mésalliance apparente car, selon Freud, les névroses s'attirent et se complètent... C'est une grâce de faire une psychanalyse... En revanche, certains sujets résistent à cette méthode thérapeutique, même quand ils la connaissent. Ce fut le cas de mon frère qui est décédé d'un cancer, comme notre père... C'est ce qu'on appelle une identification, processus qui conduit à des reschématisations parentales et filiales aussi... Ce même frère est mort à 68 ans... Il avait perdu sa fille aînée en 1968... La psychanalyse permet de défaire ce type de liens névrotiques, entraînant progressivement l'affaiblissement des manifestations symptômatiques qui font but. L'analysant devient analysé. Il aura sur sa route d'autres obstacles mais qui, appartenant dorénavant au registre du vrai self, pourront être autonalysés et faire sens. Il n'est plus ni victime ni bourreau. Il est capable de s'adapter...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Encore une fois, il est très difficile de  comprendre quelque chose de la Psychanalyse tant que l'on ne l'a pas expérimentée de l'intérieur. Car il s'agit véritablement d'une expérience unique. Quoi qu'il en soit, merci Réponse-psy, pour le respect et l'énergie que vous déployez inlassablement au profit d'une discipline qui m'a sorti de bien de mésaventures. Merci pour cette transmission indéfectible, malgré des résistances que l'on peut comprendre, comme s'il existait un danger à vouloir dénouer ses propres conflits internes. Pourtant, je témoigne que lorsque l'analysant devient l'analysé, il est beaucoup moins hostile à lui-même, et par conséquent à autrui...

Portrait de Etoile

Bonsoir à tou(te)s,

Il est vrai que l'on entend tout et n'importe quoi à propos de la psychanalyse et de la psychologie en général et ceci sans être dans le domaine au niveau de certains d'entre vous ...

Ce sujet me fait réagir, car je tenais à vous remercier pour ce blog clair et varié, ainsi que pour les interventions enrichissantes et tout le respect qui les accompagne !

Aujourd'hui, je remercie la vie de m'avoir mise sur ce chemin ou j'apprends à me decouvrir, à comprendre mes divers fonctionnements pour me permettre de grandir... Je la remercie également de m'avoir permis de trouver la bonne personne avec qui le faire, car sans ce travail je ne suis pas sure que tout le monde puisse prendre conscience de ce que ça peut apporter, de ce que nous pouvons arriver à comprendre afin de ne plus reproduire, d'agir différemment , etc...

Ce que je veux exprimer c'est que malgré ce qui en est dit, à mon sens, se donner une chance de grandir, c'est puissant... Je pense qu'il faut le vivre ( avec le professionnel qui nous convient ) pour pouvoir en parler...

Désolée pour ce post un peu brouillon, mais je tenais à vous exprimer ma grattitude pour ce blog, ces posts et interventions, même si je n'interviens quasiment jamais, je lis, j'apprends et je m'enrichis...

MERCI la psychanalyse d'exister, merci de la faire exister et de lui donner un sens, du sens...!

Bonne soirée à vous !

Portrait de Cécile

Je viens de lire votre post, Etoile et j'avoue qu'il m'a fait du bien. Je suis d'accord avec vous que ces blogs et forums sont une occasion d'avancer. Et surtout de montrer la psychanalyse sous un angle accessible et loin des idées que l'on peut s'en faire.

Portrait de Viviane

C'est une évidence indiscutable pour moi, que de reconnaître le bien fondé d'un travail analytique... Mais avant que d'en arriver à aller voir au plus près dans les méandres de mon inconscient (et je ne suis pas une exception...), je suis passée par d'autres recherches, diverses et variées, pour tenter de me rencontrer, autrement dit me comprendre pour me re-connaître... C'est d'ailleurs ce qu'explique parfaitement Chantal Calatayud avec l'exemple de Maryse Choisi... Et à titre personnel (étant bien loin cependant du parcours de vie de Maryse Choisi...), je ne peux qu'affirmer qu'il faut effectivement du courage (même s'il ne se remarque pas extérieurement...) pour s'engager sur le chemin de la rencontre avec soi-même... Et tout autant, et en fonction de chacun, il faut aussi du courage, pour savoir dire non aux injonctions de tout héritage familial... Et j'ajouterais également, qu'il en faut peut-être encore plus, pour réhabiliter sa famille ! Pour ma part, et ça n'engage que moi... et en dehors même d'un aspect "contestataire", je crois surtout que la psychanalyse reste "muselée", parce que fondamentalement elle continue à déranger tout ceux qui cherchent consciemment ou inconsciemment d'ailleurs, à museler, chosifier... l'être humain justement ! Pourtant, et contrairement aux idées reçues ou véhiculées savamment... la psychanalyse rend libre ! Libre de ses choix quels qu'ils soient, et surtout d'en assumer toutes les conséquences, là encore, quelles qu'elles soient... Parce que la psychanalyse apprend et permet l'indépendance, autrement dit aussi, à s'assumer... Et ça, ça ne s'achète pas, si je puis dire... Et cerise sur le gâteau... la psychanalyse c'est un chemin royal vers l'ouverture d'esprit et la tolérance...