Quand Confucius nous aide

Portrait de Chantal Calatayud

Confucius, né en 551 avant Jésus-Christ, grand maître de la civilisation chinoise, peut-il sérieusement nous venir en aide encore aujourd'hui ? Oui, déjà en ce qui concerne cette affreuse culpabilité qui peut nous ronger, même pour des attitudes ou des réactions somme toute humaines, banales et souvent bien inoffensives à la réflexion... Le remords de Sabine tout au long de sa journée de travail illustre ce sentiment négatif dont Pierre Pradervand, sociologue, dans son ouvrage " Plus jamais victime ", estime avec force qu'elle est " la mafia de l'esprit " ; la jeune mère dit regretter d'avoir grondé trop sévèrement verbalement son garçonnet de 5 ans (dont le papa est décédé brutalement quelques mois plus tôt) parce qu'il avait renversé son petit déjeuner sur lui avant de partir à l'école ; contrariée, elle ressasse cet épisode pendant des heures. Dans un autre contexte, Clémence s'interroge : " Ma fille de 17 ans fume beaucoup de joints ; j'ai toujours tout accepté d'elle ; je me sens responsable de ses dérives "... De son côté, Jean souffre beaucoup du départ de sa femme qui ne supportait plus ses tendances alcooliques ; depuis, il se soigne et ne boit plus une goutte d'alcool ; malgré ses efforts, qu'il ne considère d'ailleurs pas comme des efforts, son épouse a demandé le divorce... C'est là et en une vérité libératrice en son principe qu'intervient le secours de Confucius : " La vraie faute est celle qu'on ne corrige pas ".

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Commentaires

Portrait de Louis

Entièrement d'accord avec cette phrase de Confucius venant conclure votre blog avec exemples à la clé. Il m'est arrivé de me sentir coupable. Lorsque cette culpabilité m'a poussé à me corriger, elle m'a toujours fait avancer... Parce que je ne l'ai plus ruminée en actant. Merci pour ce rappel !

Portrait de Jean

Bonté, harmonie, respect, sagesse, sincérité : ces vertus, plus que jamais d'actualité, sont en effet véhiculés par cet ancien Sage qu'était Confucius. Ce maître m'aide effectivement encore aujourd'hui dans la mesure où je parviens peu à peu à prendre conscience de mes erreurs et surtout à les corriger sans me draper dans une discutable parano. Pour rebondir à l"excellent blog de Chantal Calatayud, j'ai envie d'en rajouter un peu en laissant encore la parole à ce grand homme chinois  : Ce que je crains, c'est de ne pas m'appliquer à la pratique de la vertu, de ne pas me faire expliquer ce que je dois apprendre, de ne pas pouvoir accomplir ce que je sais être mon devoir et de ne pas me corriger de mes défauts. Merci de me permettre de revisiter mes classiques et de m'inciter au courage de pratiquer les préceptes de Confucius tous les jours, comme le musicien fait ses gammes.

A lire, si le coeur vous en dit : " Préceptes de vie de Confucius " par Alexis Lavis.

Portrait de Mireille-cogolin

Je ne connaissais pas cette phrase très explicite de Confucius mais, en ce qui me concerne, elle me parle beaucoup : au fil de mes années qui passent, je n'ai pu que constater que j'ai beaucoup chuté, que je peux encore chuter, dans le sens de pécher, est que mes failles ne sont là que pour que je les réduise de plus en plus...

Portrait de Isabelle

Merci pour ce rappel important en référence à cette grande sagesse de Confucius ! Hier, je suis revenue à la lecture du passage biblique entre le Christ et la Samaritaine... Tant je "vérifie" combien je suis encore "entravée par des culpabilités" loin d'être toutes fondées ! Il serait trop long d'expliquer ce qui me parle autant... Si ce n'est un parallèle "facile" avec le fait que la Samaritaine a eu plusieurs maris... Mais c'est tout de même un peu plus que celà pour moi... Ma réflexion d'hier... C'est le fait que la Samaritaine accepte de croire en Christ, ce qui "modifie" la perception qu'elle a de sa propre personne et de ses actes, y compris que celà entraîne pour elle une ouverture nouvelle sur l'extériorité également... "Etancher sa soif", comme lui dit le Christ, c'est sans aucun doute un chemin vers plus de paix... avec soi-même et quelques autres alors...

Portrait de Christine-zen

J'essaie d'avancer quotidiennement dans ma lecture de l'Ancien Testament qui a de quoi déconcerter... Mais, ce que je commence à comprendre, c'est que ce texte sacré au fil des pages laisse planer une question : qu'est-ce qu'une faute ? 

Portrait de Viviane

J'aime beaucoup cette question que vous mettez en avant Christine-zen... Car après tout, il y a temps d'aspects dont nous devons tenir compte, ne serait-ce que pour "vérifier" qu'il ne s'agit pas d'un masochisme lié à une jouissance... cas auquel ce serait alors une illusion de plus... Sans complaisance, il s'agit aussi et autant que possible, d'être juste pour soi... Ce "droit à l'erreur" qui nous permet aussi de donner sens pour avancer quoi qu'il en soit, si nous le souhaitons. Je crois que cette question de "faute" est à la fois "objectif" si l'on s'en réfère à la loi dans son sens le plus large, mais en même temps il y a bien des aspects "subjectifs" qui peuvent être justes aussi pour soi, en fonction de son histoire... Et d'un "mode de fonctionnement" individuel, familial... Et cette question "qu'est-ce qu'une faute ?", me paraît d'autant plus essentielle, que si on ne se la pose pas... Comment apprendre alors à sortir du jugement, et donc dans une logique, mettre en place le pardon ?

Portrait de Cécile

Je crois que la " faute " est ce qui nous empêche d'avancer. Elle est comme un obstacle vers l'évolution. Il me semble qu'il " faut " discerner l'acte de l'acteur. L'acte peut être condamnable mais le Sujet qui a commis l'acte peut être pardonner à tout moment, ce qui ne veut pas dire que ce soit une autorisation à réitérer. Jésus dit à la femme adultère " Moi non plus, je ne te condamne pas. Va ; désormais ne pèche plus ".

Portrait de Viviane

A vrai dire, je pensais un peu également à ce passage biblique, mais aussi en parallèle, avec le fait que le Christ intervient en apostrophant ceux qui étaient prêts à une "lapidation" : "Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle".

Portrait de Gilbert

Ils quittèrent les lieux de la lapidation, les plus vieux d'abord puis les plus jeunes jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne pour condamner la femme adultère. C'est toujours cette même histoire de la poutre et la paille. Juger l'autre c'est " projeter " en pensant se défaire  - lamentablement - de nos propres manquements.

Portrait de Régis

C'est vrai que l'Ancien Testament est déconcertant. L'Humanité serait sous le joug de la faute de nos ancêtres en la personne d'Adam et Eve. Je crois que la religion a souvent pris au pied de la lettre cette idée que nous payons une faute que nous n'avons pas commise. Cette idée de péché transmis pose effectivement la question de la faute.

Portrait de Amélie

Je crois beaucoup à ce que vous dites Mireille-cogolin... Toute proportion gardée, parce que je crois que vous avez parcouru bien plus de chemin que moi, tant votre foi "porte" lorsqu'on suit vos post... Ce qui est mon cas... (et c'est sincère). Je pense effectivement, que tant que nous sommes envie, c'est sûrement que nous nous devons de cheminer pour autant que possible "alléger"... C'est peut-être pour cette raison, qu'on peut voir la Terre et nos destinées d'humains comme étant le "purgatoire"...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

La notion de  " faute " ou de " péché " dans la Bible correspond au fait de manquer sa cible ou encore " ça " cible. D'où l'intérêt d'une introspection quotidienne pour se corriger dans le sens de se recentrer sur le désir et non sur la jouissance. Or, le désir nécessite frustration puis " castration " normante comme dirait Jacques Lacan. Et la vie se charge, avec nos chutes, de nous donner aussi l'énergie de nous relever encore et en-corps. Oui, " La vraie faute est celle qu'on ne corrige pas ". Et j'ajouterais que toute faute se corrige et tout symptôme est sublimable. Une question de posture que j'essaie moi aussi de redresser chaque fois que mes failles me font vaciller. Et j'en ai beaucoup. Merci pour ce blog qui permet une belle interrogation quant à soi, que l'on soit psy, spi  ou aucun des deux, mais avant tout un sujet en quête de sens.

Portrait de Sandrine Pascual

Bonjour Chantal Comme cela peut me parler! Quelle chance d'avoir la possibilité de corriger une faute une fois qu'on en a pris conscience. Dieu sait que ce n'est pas toujours facile! S'apercevoir qu'on a été "à côté de la plaque" est toujours une blessure douloureuse, ne serait-ce que d'un point de vue narcissique, sans parler des conséquences que nos actes, ou notre immobilisme, peuvent avoir autour de nous. Le remords et la culpabilité nous figent le plus souvent. Mais aller de l'avant dans l'apprentissage quotidien du parcours d'une vie passe naturellement par l'objectivation et l'acceptation de ses erreurs. Et voilà déja un pas de fait sur le chemin de l'apaisement. Alors oui! Corrigeons nos fautes, autant que faire se peut, et à fortiori quand une perche nous est tendue! Merci beaucoup.

Portrait de Régis

Reconnaître ses fautes ou ses faux-pas ne signifie effectivement pas être dans un dolorisme masochiste. Confucius, bien que né avant le Christ, m'aide à comprendre le Kyrie Eleison du début de la messe. C'est ce moment ou le Chrétien se reconnaît pécheur, passage obligé pour accepter le message spirituel. L'un des larrons crucifiés avec Jésus a reconnu ses fautes. Et Jésus lui a dit " Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi au paradis ! ". Au-delà de toute religiosité et au niveau symbolique, il y a tout intérêt à se corriger  "soi-m'aime " car il est écrit aussi :  " Car quiconque s'élève sera abaissé ; et celui qui s'abaisse sera élevé. ....".

Il est donc encore et toujours question d'humilité.

Merci a ce blog qui fait écho avec ma foi chrétienne.