Une des grandes causes de la souffrance humaine repose sur la difficulté de s'adapter aux différences. La différence fait peur.
. Marion répète volontiers que les handicapés ont trop de droits et en abusent.
. France (ça ne s'invente pas !) a laissé passer un appartement au rapport qualité/prix défiant toute concurrence car le quartier abrite trop d' " étrangers ".
. Nicolas, agriculteur, critique sempiternellement son cousin germain qui est devenu un brillant et riche avocat parisien.
. Franck ne veut plus du tout fréquenter son ami d'enfance le jugeant superficiel et trop porté sur la fête...
Ce sont ces réactions d'angoisse qui détruisent peu à peu l'Homme et l'humanité car l'angoisse s'étaye sur des traumatismes infantiles non liquidés. Ils sont réactualisés en permanence par l'inconscient face à des comportements et des situations ne rappelant pourtant que très partiellement l'origine de la névrose et qui n'ont rien à voir directement avec elle. Ne serait-ce que parce que l'époque n'est pas la même et les " acteurs " mis en cause non plus...
. Le frère de Marion, décédé à l'adolescence, était trisomique.
. France a connu enfant la Guerre d'Algérie.
. Nicolas ne s'est pas autorisé à faire d'études pour continuer à travailler dans l'exploitation familiale.
. Le père de Franck, ouvrier, était alcoolique...
Comme on peut le constater avec ces quatre exemples, ces projections s'expliquent - comme toutes les projections - par de faux et mauvais liens qu'il faut donc débusquer.
Pour que les perturbations psychologiques cessent, il est effectivement indispensable de sortir de cette confusion immature. En dehors de tout travail psychanalytique, il existe un moyen simple de se mettre en route :
. Chaque fois qu'une pulsion de mépris, de haine, de rejet, de jalousie, de rivalité, émerge de soi et se manifeste, il faut tout de suite essayer de retrouver à quel désarroi des premières années de sa vie elle renvoie.
Une autre manière de se débarrasser des pulsions de mort, dirigées sur autrui, peut consister à lire et à relire ce merveilleux passage de l'épître de Paul de Tarse (1ère lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens) :
. " Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour l'Église de Dieu.
Faites comme moi : en toutes circonstances je tâche de m'adapter à tout le monde ; je ne cherche pas mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes pour qu'ils soient sauvés "...
Ne pas chercher son intérêt personnel... D'autant que, comme aurait pu le dire Freud, il viendra de surcroît !