Une affaire retentissante : l'affaire DSK. Son épouse, digne pour certains, complaisante pour d'autres. L'émission de Laurent Delahousse " Un jour, un destin " avec, comme invitée, Anne Sinclair : un record d'audience.
On peut certes envisager ce record sous l'angle d'une curiosité malsaine. Fondamentalement, je ne le crois pas. Je pense surtout que grand nombre de téléspectateurs attendaient que cette femme livre comment elle avait fait pour affronter cette situation cauchemardesque. Elle n'a donné aucun indice pertinent mais cela lui appartient et les supputations ne serviraient à rien. Pour autant et même dans des histoires de vie beaucoup moins dramatiques, il arrive de souffrir du regard des autres avec, comme un filigrane, la peur du qu'en-dira-t-on. Une souffrance de plus, inutile, qui s'ajoute à bien d'autres souffrances et douleurs. Pourtant, si on prend quelques minutes pour réfléchir à cette problématique humaine, on peut - en s'appuyant notamment sur une évidence constitutive du psychisme - réaliser qu'on perd son temps à se préoccuper des jugements extérieurs, jugements du reste souvent supposés, imaginés et infondés. Mais il en va ainsi de nos projections personnelles et guère plus louables... Dirigeons-nous du côté du monde de l'infans (celui qui, par essence, ne parle pas encore). Bébé pleure. Sa mère essaie de comprendre pourquoi il pleure. Parfois, elle arrive à le calmer, parfois elle n'y arrive pas. Autant dire que bien qu'elle ait porté son enfant pendant neuf mois, elle ne peut en aucun cas saisir l'intériorité de ce petit être. Autrement formulé, le regard de l'autre ne peut pas nous " violer ". Une bonne nouvelle. Une vraie libération.
Commentaires
Jean
L'unicité inviolable de l'être
" Le regard de l'autre ne peut pas nous " violer " ". Une bonne nouvelle. Une vraie libération. " : j'aime beaucoup cette belle formule de " philo-analytique ". Elle ouvre une voie à propos de laquelle il est bon de s'interroger lorsque quelques " coups de parano " essaient de nous faire sortir de notre axe existentiel... A méditer Merci Chantal !