Enseigner une langue étrangère dès le CP à la rentrée 2016

Portrait de Gilbert

Au-delà de la polémique au sujet de la langue arabe, qui est une langue vivante comme une autre, j'avoue que je ne comprends plus la priorité de nos gouvernants. On sait qu'il y a de gros problèmes de niveau scolaire et il est a priori question d'introduire l'apprentissage d'une langue étrangère dès la classe de CP, classe de l'apprentissage de la lecture. Peut-être suis-je vieux jeu et avez-vous un avis différent mais en tant qu'ex-enseignant auprès d'élèves en difficulté, je me pose des questions...

Portrait de Cécile

Je ne suis pas une spécialiste mais n'est-ce pas rajouter des difficultés en plus dans une classe qui demande déjà beaucoup d'attention à nos petits ? Et puis quand on voit que les spécialistes disent que le niveau baisse, ce n'est peut-être pas une priorité pédagogique. Mais je pense qu'il doit y avoir d'autres intérêts à cela.

Portrait de M.Christine

Mais ça existe déjà, même en maternelle ! Sauf que maintenant, ils vont mettre des intervenants plus spécialisés alors que jusqu'à présent c'étaient les propres instits qui enseignaient la langue étrangère . Mais ça se faisait de manière ludique et les enfants aimaient bien .

Personnellement, je ne suis pas contre . Je trouve ça plus utile que bien d'autres activités discutables ... Apprendre une langue étrangère tôt permet de garder les cordes vocales souples . A partir d'un certain âge, on est "sclérosé" et on a beaucoup plus de mal à prononcer des sons qui n'appartiennent pas à la langue natale . De plus, les enfants peuvent faire des comparaisons avec le français, c'est toujours enrichissant . Mais le but principal est, je crois, de permettre aux enfants qui ont des parents d'origine étrangère d'apprendre correctement la langue de leurs parents .

J'ai enseigné plusieurs années dans une école française à l'étranger . Les enfants apprenaient les deux langues en même temps . Ils n'avaient pas de difficultés spéciales . Mes propres enfants sont bilingues et mes neveux étaient trilingues depuis tout petits puis quadrilingues (anglais, français, allemand, grec) . Avec le brassage des populations, mariages mixtes,  travail à l'étranger,etc..., ça devient de plus en plus courant .

Portrait de Gabrielle

Je crois surtout que la polémique s'inscrit dans un contexte particulier et que la déclaration récente du ministre de l'Education  jette de l'huile sur le feu par rapport à la langue arabe. Ensuite, il y a les pour et les contres au sujet des langues étrangères au CP. Je ne suis pas assez compétente pour avoir un avis tranché.

Portrait de Danièle-Dax

Je n'ai pas entendu cette information moi-même, c'est mon mari qui m'en a parlé. Il paraîtrait que Najat Vallaud-Bel Khacem voudrait que la langue arabe soit enseignée dès le CP en France ! C'est sûr que ses enjeux personnels sont ciblés ! " No comment "... Ce serait un désastre pour l'enseignement public qui voit de plus en plus de parents de souche française mettre leurs enfants dans des établissements catholiques (dixit mon fils) ! La fille d'amis est enseignante dans le primaire. Dans sa classe, sur 30 élèves, il y en 27 dits " issus de l'immigration "... Déjà que la langue française s'appauvrit à la vitesse V, ce constat me fait frémir... Quant aux accents, n'en parlons pas ! J'espère que des élus politiques FRANÇAIS vont quand même avoir le courage de monter au créneau pour contrer cette aberration...

Portrait de Daniel01

Mes voisins habitent à côté d'un école publique mais préfèrent scolariser leurs enfants dans une école privé catholique loin de leur domicile (je ne pense pas qu'ils soient croyants) à cause de ce qu'explique Danièle-Dax... La décision du ministre n'est pas faite pour arranger les choses.

Portrait de Michèle

Dans la même emission, j'ai entendu un homme politique qui affirmait que c'est une aberration et qu'on va droit vers le comunautarisme... Je trouve qu'il n'a pas tort !

Portrait de Oliver

Je ne crois pas être raciste mais j'ai vu ça aux infos hier matin et j'ai un peu halluciné. Même le journaliste était dubitatif en demandant qui allait assurer cet enseignement.

Portrait de Aurélie

Je me demande si nos politiques réfléchissent réellement... D'accord avec ce que dit Danièle-Dax, et en plus c'est abonder dans le sens d'un parti politique extrémiste... Et vu ce qui se passe tout prêt de nous... Quand on pense qu'en Autriche, le candidat écolo, est passé de justesse avec 31 000 voix de différence, devant le candidat extrémiste... J'en ai froid dans le dos !

Portrait de Viviane

Mon troisième fils est allé dans un groupe scolaire à forte population issue de l'immigration. C'est d'ailleurs la même chose au collège. Durant toutes ces années d'école primaire, j'ai toujours vu un certains nombres d'enfants issus de l'immigration suivre des cours d'arabe, le soir après les heures de classe dans cette école. Mais ces cours n'étaient pas gratuits et il n'y avait donc aucune obligation. Et sans vouloir avoir des propos racistes, ce qui m'a souvent mise un peu en boule... C'est que cette école se situe à proximité de deux très grand parking, qui de plus sont gratuits. Et les soir ou il y avait ces cours d'arabe, les parents venant chercher leurs enfants, se foutaient complètement pour la plupart, du fait de se garer convenablement, gênant la circulation des autres véhicules. Je me souviens de quelquefois, ou excédée de ne pouvoir passer, je descendais de mon véhicule, pour demander aux géneurs de se garer convenablement... Inutile de commenter les regards et commentaires que je recevais en retour...

Portrait de M.Christine

Oui, cela a été instauré il y a déjà un certain nombre d'années, en dehors des heures de classe mais gratuit . Puis cela s'est essoufflé faute de personnes intéressées, je crois . Je ne sais pas si ce projet est inclus dans les heures de classe . A mon avis, ça doit être au choix des parents ... Dans le cas de l'arabe, c'est une langue comme une autre . Et je continue à penser que c'est une bonne chose pour un enfant bilingue de bien apprendre ses deux langues d'origine . En plus, ils apprendront l'arabe en l'étudiant sérieusement et non plus uniquement en écoutant du rap par exemple .Il y a beaucoup d'enfants d'imigrés, des Portugais par exemple, à qui les parents n'ont pas appris la langue sous prétexte de mieux s'intégrer . Je trouve ça tellement regrettable !

Contrairement aux idées reçues et aux peurs irraisonnées, je suis persuadée qu'un enfant dont on reconnaît la bi-culturalité à part entière sera beaucoup mieux intégré et moins révolté, arrogant, violent que si on s'acharne à vouloir la gommer comme si elle n'existait pas . Pour eux, c'est comme si on reniait constamment leurs parents, leur famille, leur pays, leur histoire .  C'est entretenir la braise sous la cendre . Le jour où leur autre culture sera reconnue officiellement, ils n'auront plus besoin de la mettre en avant et de la crier sur les toits pour essayer d'attirer l'attention et l'imposer de force .

Il faudra un jour reconnaître que nous sommes tous citoyens du monde, avec les mêmes désirs, les mêmes sentiments de base . On veut bien manger du couscous, aller au hammam, faire de la danse orientale mais on ne veut pas entendre parler arabe . Désolée pour le coup de gueule, mais j'y vois une étroitesse d'esprit et de l'hypocrisie dans notre société .

Portrait de Cécile

Je peux comprendre votre gentil coup de gueule, Christine, mais au risque de paraître réac, je ne suis pas tout à fait d'accord. Il reste une notion de non-choix, de bi-nationalité. Une façon consciente ou inconsciente de ne pas choisir son camp. Rien n'empêche d'apprendre sa langue maternelle, mais je ne pense pas que ce soit la priorité éducative de l'Education Nationale dont le personnel est quand même payé par l'Etat, donc par nos impôts. J'ai des amis arabes avec qui je m'entends très bien mais j'évite de parler de ces problèmes car ce serait tout de suite la parano et le racisme à l'envers. Un sujet très délicat vu effectivement le contexte sociétal actuel.

Portrait de M.Christine

Je n'ai pas connaissance des textes . Je ne sais pas les modalités exactes . Je sais qu'il y aura des intervenants extérieurs compétents . A mon avis, il y en aura plusieurs au choix, donc plusieurs langues possibles (comme au collège) . Ca m'étonnerait fort que la ministre oblige tout le monde à apprendre l'arabe ! Quoi que si tout le monde était obligé d'apprendre l'anglais, personne ne ferait aucune objection pour les impôts .

Pour répondre plus directement à la question de Gilbert, je pense que l'apprentissage d'une langue n'est jamais séparé d'une autre langue . On est amené à s'interroger, à faire des comparaisons, à repérer les différences, les nuances, les ressemblances ... Ca peut attiser la curiosité sur la langue étrangère et par ricochet sur sa langue maternelle . Bon, dans le meilleur des cas, bien sûr ... J'idéalise peut-être mais si c'est bien enseigné, ça peut être très positif .

Portrait de Viviane

Mais pour ma part, je vois les choses différemment. Y compris, que dans le cas ou la langue arabe ne serait pas obligatoire pour tous, celà signifierait alors que dans certaines écoles publiques les enfants de langue maternelle française se retrouveraient en minorité... pour moi c'est un problème... par rapport à la langue arabe enseignée... Si vous-même allez dans un pays étranger, et ne serait-ce que pour un séjour loisirs, c'est bien à vous venant de l'extérieur à vous adapter autant que possible à la langue du pays... Alors d'autant plus si vous y vivez et que vous bénéficiez en plus des même droits sociaux non ? Mais peut-être ne suis-je pas du tout objective non plus... J'ai habité durant de nombreuses années dans un quartier à forte population immigrée... Et je m'y sentais bien, y compris justement pour la mixité, les différences de culture etc. Aujourd'hui, je n'y passe que très rarement, en voiture uniquement et sans m'y arrêter... Tant j'ai la très désagréable sensation (sans parano aucune) que je n'y suis pas la bienvenue en tant que française de langue maternelle...

Portrait de M.Christine

Je peux comprendre votre point de vue, Viviane .

J'ai passé les pires années de ma carrière d'enseignante dans une ZEP, quartier difficile ; deux années de cauchemar . Il y avait du racisme dans les deux sens . Les enfants n'arrêtaient pas de s'insulter et de se battre . Les parents s'invectivaient à la grille d'entrée . J'ai été menacée, etc...

J'ai changé d'école et je me suis retrouvée avec des collègues FN et une Algérienne en emploi jeune, licence de psychologie et fervente musulmane . Si fervente qu'elle pardonnait toutes les méchancetés que les instits FN lui faisaient subir ; elle suivait les préceptes de sa religion  . Je l'admirais pour ça car j'étais révoltée de ce que je voyais et je n'aurais pas réagi comme elle . Les enfants n'étaient pas mieux lotis non plus . C'était une maternelle . Les petits de 3 ans qui étaient noirs ou bronzés ne touchaient pas un pinceau de l'année et en récréation, et quand ils se blessaient on les renvoyait jouer en disant que ce n'était pas grave ; les têtes blondes, elles, étaient chouchoutées . J'avais une classe de moyens (4 ans) et je devais rattraper tout le retard en langage, travaux manuels, sport ... qu'ils avaient pris, mais c'était impossible .

Alors, franchement, j'ai vu les deux côtés de la barrière et j'ai décidé de ne pas prendre parti . Blacks, blancs, beurs, nous sommes tous frères humains . Je ne m'arrête plus sur les apprences ni les on-dit . Je dirais même que je n'ai plus envie de me méfier de tout . Quelle dépense d'énergie gaspillée ! Envie de passer à travers ...

Portrait de Viviane

J'apprécie à sa juste valeur votre témoignage... De mon côté, dès que j'entends mon plus jeune fils parler de tel ou tel "copain" de collège de façon très péjorative, je ne manque jamais de le reprendre en disant qu'il est nécessaire de garder l'esprit ouvert et faire preuve de tolérances, ne serait-ce que pour ne pas s'identifier à l'agresseur, quel qu'il soit, peu importe sa couleur de peau, sa langue maternelle... J'aimerai moi aussi vivre dans un monde ou les barrières ne sont pas de mise... Mais certaines réalités existent peut-être aussi pour ne pas tout accepter non plus. Trouver un juste équilibre reste probablement une des grandes difficulté de la vie, d'autant que celà demande de réajuster souvent...

Portrait de Lakshmi

Ce serait effectivement l'idéal ce monde sans barrière mais un peu utopique quand même, comme la chanson de John Lennon " Imagine "...

Portrait de M.Christine

Disons que la barrière reste ouverte au fond de mon coeur . Ce qui ne veut pas dire que je ne m'adapte pas aux situations du quoitidien . Si je me fais agresser verbalement, je réagirai, je ne laisserai pas faire, j'exprimerai mon désaccord, mais sans ressentir de la haine ou de la peur . J'aimerais plutôt m'arrêter et discuter pour faire entendre aussi mon point de vue . Si ça ne marche pas, tant pis . Ca ne marche pas à tous les coups . L'utopie me fait sentir libre et m'ouvre des horizons . Je ne voudrais pas l'abandonner .

Je n'ai plus d'enfants à charge et je reconnais que ce n'est pas toujours facile . Je vois que vous êtes une bonne mère, Viviane et je n'en ai jamais douté .

Portrait de Gilbert

Il s'agit un peu de l'utopie du Dalaï Lama qu'il évoque dans " L'art du bonheur dans un monde incertain " sous forme d'entretiens avec Howard Cutler. Pas gagné mais pourquoi pas ?

Portrait de Charles

Si je comprends la position de Cécile, ce serait une question de beurre et d'argent du beurre... sans jeu de mots de mauvais aloi, bien sûr.

Portrait de M.Christine

Je ne comprends pas le dilemme ...

Il ne s'agit pas de choisir une langue ou une autre . Le français reste la langue principale d'enseignement dans toutes les matières . Il y aurait juste 3 ou 4 heures par semaines d'une langue étrangère, je suppose .

Gilbert, c'est votre faute (lol) ! Il faut nous donner plus de détails !

Portrait de Gilbert

Je n'ai pas plus de détails que vous, sauf effectivement l'intervention du ministre sur une chaîne de TV. De quoi me poser des questions...

Portrait de Gilbert

J'espère bien que le choix de la langue vivante soit laissé aux familles ! Pour en revenir à l'apprentissage de l'arabe (et je ne voulais surtout pas lancer un débat projectif), mais puisque vous abordez le sujet, je me souviens que quand j'étais en activité c'était du personnel étranger (ELCO) qui était chargé de cet enseignement en dehors des heures scolaires. Il y avait quand même des suspicions par rapport à l'utilisation du Coran !

Portrait de Lydie

Ceci dit, c'est quand même vrai que ça n'a rien de "neutre" de la part de la Ministre de l'Education nationnale... Et qu'on le veuille ou non, la France est un pays dont la langue est le français. En Angleterre on parle anglais, au Portugal le portugais etc...

Portrait de M.Christine

Il n'est pas question de changer notre langue nationale ! Que de fantasmes !

En tout cas, quand je voyage dans un pays étranger, je suis bien contente de pouvoir communiquer dans une autre langue quand personne ne comprend le français .

Portrait de Gabrielle

Comme le dit Lydie, cette discussion est très épineuse. Une maladresse à mon sens de la Ministre. Mais comme dit M. Christine, on verra bien. En attendant, ça soulève la polémique et je pense que le pays n'avait pas besoin de cela.

Portrait de M.Christine

Charles parle de l'argent du beur(re) et moi je prêche dans le désert . Quelle équipe ! Ou plutôt quelle smala !

Eh bien , mine rien, on représente aussi la diversité sur ces forum (lol) .

Portrait de Régis

Tout à fait, M. Christine. On n'est pas du tout dans la pensée unique et c'est ce que j'aime ici.

Portrait de Younes

S'il y a une langue qu'il est éventuellement important de maîtriser sur le marché du travail, il me semble que c'est l'anglais. Je ne prêche pas pour ma paroisse, non que je renie ma culture, bien au contraire, mais je pense que nous devons rester pragmatique. C'est le français qui m'a permis de m'intégrer du mieux possible socialement et certainement pas l'arabe et pourtant je suis d'origine arabe et fier de l'être.

Portrait de Kévin

C'est des cours d'anglais que mon fils prend en ce moment dans un objectif professionnel.

Portrait de M.Christine

C'est sûr que l'anglais est incontournable . Après, on n'est pas obligé de se limiter à une seule langue étrangère . Il y en a d'ailleurs deux dans les collèges et lycées .

En 6ème, j'avais anglais et allemand parce que j'habitais dans l'est de la France . Ceux qui habitaient au sud avaient plutôt espagnol ou italien . C'était imposé, pour des raisons de proximité géographique et non pas par goût personnel . Mais on ne peut plus raisonner de cette façon . Les moeurs ont beaucoup changé .

Portrait de Lakshmi

J'ai fait de l'anglais depuis la 6éme mais je ne maîtrise pas du tout. Les seuls moments où je faisais des progrès c'est quand j'ai fait des séjours en immersion, mais pas suffisamment. Quant à l'allemand, ma seconde langue démarrée en 4ème, n'en parlons même pas (lol). Et en fait, dans mon quotidien cela ne me gêne pas vraiment. Je pense quand même que les jeunes qui sortent du lycée - même avec le bac - sont limités au niveau du maniement de la langue française, parlée et écrite. Et je ne suis pas la seule à faire ce constat.

Portrait de M.Christine

Je suis bien d'accord, Lakshmi . C'est parfois effarant en ce qui concerne la langue française . Mais je ne pense pas que ce problème soit à cause de l'enseignement des langues étrangères . Il faut revoir les programmes et éliminer tout ce qui a été accumulé sous le nom de "disciplines d'éveil", un fatras de connaissances annexes pour soi-disant adapter les élèves à la société d'aujourd'hui .

Chaque fois qu'un problème de société se pose, hop, on le rajoute au programme scolaire en supprimant des heures de grammaire, conjugaison, orthographe, rédaction . Il y a l'éducation sexuelle, la violence, l'écologie, la citoyenneté, etc . Ce sont des choses qui peuvent s'enseigner sans en faire des matières à part entière . Les enseignants se retrouvent avec une surcharge de matières et n'ont plus assez de temps pour les fondamentaux .

Sans parler des termes compliqués venus tout droit des universitaires qui semblent ne pas savoir ce qu'est un enfant, et croient le rendre plus intelligent alors que ça ne fait que le dégoûter d'apprendre . On ne dit plus un article mais un déterminant ; on ne dit plus un verbe mais une forme verbale ; je crois qu'on ne dit plus un sujet, etc.. . C'est tout un charabia innommable !

Et je ne raconte pas les textes et directives ministérielles ou académiques ! Il faut s'y prendre à 10 fois, lire et relire  pour être sûr de tout comprendre . Les enseignants eux-mêmes sont saturés de ces grandiloquences . En plus, ils doivent traduire en langage abordable pour les parents .

Portrait de Lakshmi

A vous lire, M. Christine, je me rends compte que les enseignants ne doivent pas avoir un travail facile. Je trouve d'ailleurs qu'ils ne sont pas assez respectés en regard de ce qu'on exige d'eux. Et en plus, ils sont aux premières loges.

Portrait de Gilbert

Tout à fait Lakshmi, c'est eux qui subissent les réformes toujours changeantes des bureaucrates. J'ai un profond respect pour ces jeunes qui se lancent dans cette carrière. J'ai connu des gens fabuleux et j'espère qu'il garderont leur enthousiasme malgré cela. J'ai eu au moins la chance, en tant qu'enseignant spécialisé, de ne pas trop subir cette pression des programmes dans la mesure où je m'attachais essentiellement aux fondamentaux.

Portrait de Louis

Je viens de lire votre post et surtout la fin. Comme quoi, on ne s'éloigne pas de la discussion (rires). Saviez-vous que l’expression arabiois ou arabiant, c’est-à-dire d’Arabie, pourrait bien être la racine de ce mot ?... 

Portrait de M.Christine

Intéressant, Louis ! Donc "charabia" . Nous avons aussi "bazar", "chouia" et quelques autres . En espagnol, pratiquement tous les mots commençant par "al" sont d'origine arabe . Et bien sûr, le français a beaucoup d'origines différentes, latin, grec et j'en passe . Et maintenant de plus en plus de mots anglais francisés . Rien n'est jamais figé . Tout évolue .

Anecdote : Un jour, nous avons fait la connaissance d'un Marocain qui parlait arabe et français . Un Portugais s'est amusé à lui dire des mots portugais commençant par "al" pour voir ce que ça évoquait pour lui . C'était très amusant . Par exemple, il lui a dit "alcatifa" . D'après la sonorité, ça évoquait pour lui des poils, quelque chose de poilu . En portugais, ça veut dire "moquette" . Les mots n'étaient plus tout à fait les mêmes mais on arrivait à retrouver la signification, l'idée d'origine !

C'est comme si on rencontrait un Grec qui ne parle pas français et qu'on lui dise "photographie", "psychologie", pathologie", "théologie", orthographe" ... Ca serait marrant de voir ce qu'il en dirait .

Bon, allez, j'arrête .

Portrait de Gilbert

Merci à tous les intervenants pour cette discussion animée et cordiale. J'avoue que je reste un peu sur ma position et l'avenir nous dira. Bonne soirée à tout le monde.