Mon fils a 18 ans et voilà 2 ans que je ne le trouve pas du tout dans la bonne direction. Ses fréquentations - du moins le peu que j'en sais - ne me conviennent pas. Ça me ronge de l'intérieur. Je suis inquiète en permanence. J'essaie de me raisonner depuis des mois en me disant qu'il a son chemin à faire et qu'il devrait s'en sortir car je crois l'avoir plutôt bien éduqué mais son avenir, je ne le sens pas. Quand je lui en parle, il me répond qu'il est trop jeune pour savoir ce qu'il va faire. Il a quitté le système scolaire et comme il a des lacunes énormes, je lui paie des cours par correspondance genre remise à niveau depuis septembre mais je pense que ça va s'arrêter car il s'en occupe de moins en moins. Je lui ai proposé d'envisager des études " manuelles " mais il me dit en boucle que " rien ne le branche pour l'instant ". Je somatise. J'avais de grosses douleurs à un sein. J'ai consulté mon Docteur. La mammographie est normale. Il m'a expliqué que de son point de vue c'était le stress qui était en cause. Comme mes douleurs continuaient, il m'a prescrit un petit arrêt de travail pour que je me repose et que je me détende. Ça m'est difficile même si j'en profite pour travailler en spiritualité. Je lis des articles sur le Bouddhisme (Acceptation - Détachement - Renincement - Lâcher-prise) mais je reste toujours aussi anxieuse. J'ai découvert également des articles de psychologie sur comment faire le deuil de son enfant difficile pour arriver à couper le cordon. Je comprends intellectuellement ce que toutes ces disciplines préconisent mais je n'arrive pas à les appliquer sur moi. J'essaie de vivre ici et maintenant, dans le présent, sans me projeter dans l'avenir mais ça ne le fait pas. Je prends des tisanes phyto mais là encore, çe ne me calme pas. Ne me dites surtout pas que mon fils est majeur et qu'il doit gérer sa vie comme il l'entend car, si vous êtes parent, vous savez très bien que la majorité n'intervient pas quand on se fait du souci pour son propre enfant. Voyez par exemple, je lui trouve mauvaise mine depuis quelque temps. Du coup mon imaginaire se déclenche et je me demande ce qu'il fabrique dans mon dos. J'aimerais me défaire de mes idées noires mais j'ai l'impression que je n'y arriverai jamais. Peut-être pouvez-vous me dire pourquoi je bloque puisque j'ai quand même l'impression que certains parviennent à se débarrasser des soucis concernant des évènements contre lesquels ils ne peuvent rien et sur lesquels ils ne peuvent pas agir...
Gilbert
Des soucis légitimes
Ce n'est pas moi qui vous jetterait la pierre. Je me suis fait du souci pour mon fils cadet alors qu'il était majeur. Simplement, me disant que je faisais tout ce que je pouvais pour l'aider, j'ai fini par m'en remettre à Dieu (je suis croyant) et les choses se sont arrangés doucement. Je n'ai aucune recette bien sûr si ce n'est de garder confiance.
De tout coeur avec vous.
Gilbert
Alicia
Votre titre a attiré mon attention
Mère célibataire, mon fils n'est pas encore majeur... Mais il m'arrive de m'angoisser assez vite face à sa nonchalance et au fait qu'il n'a pas l'air super concerné par son avenir pour l'instant. Je prie et je demande à Dieu de veiller sur lui. Mais en fait si je vous réponds Horia, ce n'est malheureusement pas pour proposer une solution super pratique. C'est juste que votre titre a attiré mon attention... Désolée de le dire comme ça, mais on dirait que vous parler d'un fils disparu, pas de celui que vous décrivez ensuite qui lui est bien vivant... Je suis peut-être à côté de la plaque en disant ça, mais y-a-t-il eu décès d'un enfant, d'un ado dans votre histoire familiale ?
Cécile
Quelle sorte de deuil ?
Je ne sais pas quel psychanalyste à préconisé que dans l'idéal il fallait faire le deuil de son enfance à la naissance. Facile à dire mais pour ma part, pas évident du tout. Mes enfants sont majeurs et il m'arrive souvent de m'inquiéter pour eux dès qu'il y a quelque chose qui cloche. Pour autant, je trouve l'intervention d'Alicia intéressante. Mette en titre " deuil de mon fils... Je n'y arrive pas " alors qu'il n'y a objectivement aucune raison à cela peut renvoyer sur la piste d'un deuil véritable et à une angoisse sous-jacente.
Hugopsyfrance
Précision psy
Dans le contexte où Horia emploie le terme "Deuil", il faut l'entendre dans le sens de "Coupure de cordon psychique". Il s'agit d'une très grande difficulté pour chaque mère qui a été "attachée" à son enfant pendant 9 mois. Cet attachement au propre laisse une mémoire vivace qui, une fois l'enfant né, se transforme en un attachement au figuré.
Un travail psychanalytique peut être très favorable à la résolution de cette possessivité maternelle. Parmi mes patientes, j'ai constaté cependant que des mères très croyantes, inscrites dans le processus religieux "Père, que Ta volonté soit faite", ont une capacité évidente à mettre davantage de distance avec leur enfant. Quoi qu'il en soit et dans le cas d'Horia, si elle s'accroche suffisamment longtemps à une discipline qui lui convienne, les résultats positifs escomptés se manifesteront. La persévérance est très importante dans la mesure où elle permet en parallèle de s'interroger et de se centrer sur soi. Une fois centrée sur elle, le cordon névrotique s'effacera.
nanou-69
Ma psy m'a aidée
Je confirme ce que dit Psycot. Elevant mon fils seule, j'avais tendance à être un peu trop fusionnelle avec lui. J'avais toujours peur que quelque chose lui arrive et je pense que je l'étouffais un peu. Au fil de mes séances avec ma psy, j'ai repris confiance en moi et par la même occasion en lui. Je m'intéresse aussi de plus en plus au côté spirituel des choses même si je n'ai aucune pratique religieuse. La méditation m'attire et je vais me renseigner pour me faire un peu initier. Je sais que cela pourra m'aider aussi.
Psycot
???
Je ne suis pas encore intervenue dans cette discussion!
Psycot
Il est nécessaire de voir les qualités de votre fils
Si vous désirez redonner confiance à votre fils, pensez à ses belles qualités et chassez de votre esprit ce que vous apparentez à des défauts. Votre comportement vis-à-vis de lui changera en positif et il ira mieux. Cette autre méthode, qui appartient au Développement personnel, stoppera progressivement cette lutte psychologique qui s'est mise en place et un bon climat se rétablira à la maison.
nanou-69
Je suis confuse
Toutes mes excuses à Hugopsyfrance et à vous Psycot pour cette confusion d'identité. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je suis désolée. Il doit y avoir quelque chose que mon inconscient veut me dire. Je vais y réfléchir, ça c'est sûr !
Christine-zen
L'Acceptation avec un A majuscule
Je n'ai pas une incarnation facile et la souffrance psychologique, je sais ce que c'est, même si je n'ai pas d'enfant.
J'ai assisté il y a plusieurs années maintenant à une conférence qui m'a marquée au bon sens du terme. Le conférencier, qui avait un handicap physique congénital (problème de hanche avec claudication importante) a interrogé l'assistance (par bonheur, nous avions le droit d'enregistrer cette conférence. Dès le lendemain, j'ai réécouté cette rencontre, j'ai écrit cette phrase essentielle que je vais vous donner à mon tour et quand mon ego prend le dessus et que je souffre, je la relis) : " Mais pourquoi diantre voulez-vous vous débarrasser des ingrédients qui font partie de votre incarnation et qui sont là depuis votre naissance sans même que vous le réalisiez vraiment ? Ils sont à vous. Quels qu'ils soient, ils sont votre guide, votre gourou, votre maître à penser et donc à évoluer. Ils vous interpellent à chaque instant et forgent votre Acceptation des évènements que vous n'avez pas à changer, car qu'est-ce qui vous fait souffrir ?... C'est votre mauvaise attitude qui consiste à vouloir mettre hors de votre portée le sens de votre vie sur Terre. Tout d'abord c'est impossible mais le pire, c'est que votre mental considère que vous êtes en échec et c'est cette illusion d'échec que vous avez forgée de toute pièce qui vous fait mal. Acceptez une fois pour toutes d'apprécier ce que vous n'aimez pas dans votre existence. Vous constaterez rapidement que ces évènements que vous imaginez comme déplaisants, hostiles, y compris des membres de votre entourage, n'ont plus d'emprise sur vous. ".
Horia
Y a-t-il un mode d'emploi ?
J'aime beaucoup ce que vous venez d'écrire Christine-zen. Mon rêve serait d'arriver à cet état. Mais je dois m'y prendre comment ?
Christine-zen
Je vais essayer de vous transmettre ce que j'en ai compris
Un peu comme le disent les psychanalystes notamment, dans toute existence il y a un lien (certes parfois peu évident à " voir ") entre les évènements familiaux du moment de notre naissance et la suite de notre existence. L'incarnation c'est vraiment cela, c'est-à-dire une sorte de magma et de globalité qui donnent le tempo de la vie de chaque individu. Ainsi, ce conférencier nous avait expliqué que son père avait perdu une jambe à la guerre de 39-45 à la suite d'une blessure inguérissable et que sa claudication était en lien psycho-filial étant, lui, né en 1943. Aussi, ne pouvant ni redonner une jambe à son père, ni guérir de sa claudication, il ne fallait surtout pas qu'il mette d'énergie dans des ruminations sur l'atrocité des guerres, pas + qu'au niveau de la mauvaise prise en charge à l'hôpital lors de sa naissance. Pas de procès d'intention donc quant à ce qui était et, de fait, les conséquences dramatiques qui resteraient à tout jamais. Mais pour répondre à votre question, en ce qui concerne tout ce que nous n'avons pas les moyens de changer, y compris les " autres ", il faut bannir en totalité les mauvaises et inutiles interrogations de type : Pourquoi ? (Pourquoi ça m'arrive à moi ?) et Comment ? (Comment liquider ce problème qui me hante et qui me persécute ?). En procédant au nom de l'Acceptation de ce qui fait partie intégrante de " moi ", la récupération d'énergie est phénoménale et de belle qualité. Cette nouvelle énergie a de surcroît un pouvoir d'attraction positif qui ne permet + aux évènements polluants de nous polluer. Le conférencier dont je vous ai parlé avait confié à l'assistance que sa claudication l'avait complexé dès sa + tendre enfance. Il subissait non seulement les regards apitoyés de ses proches mais en + les sarcasmes de ses copains d'école. Il n'avait pas fait d'études et aidait ses parents à la ferme. C'est la découverte du Bouddhisme, qui a commencé par un séminaire à l'âge de 30 ans, qui l'a sorti de ce qu'il croyait être une mauvaise incarnation, qui a balayé ses complexes, ses hontes par rapport à son physique, et qui lui a permis de monter sur scène et d'affronter un public.
Horia
Je commence à y voir un peu + clair...
Merci beaucoup. Par contre et même si je sais que ce n'est pas encore gagné pour moi, l'exemple de la vie de ce conférencier est suffisamment concret pour que je travaille sur toutes les subtilités que vous avez transmises. Comme je suis toujours en arrêt de travail, je vais pouvoir chercher à aller au fond de mon problème et pouvoir le lâcher progressivement. Du moins je l'espère de toutes mes forces... Merci aussi à tous les foromers qui donnent autant de leur énergie dans un but altruiste.
Mireille-cogolin
Non-jugement appréciable
J'ai beaucoup apprécié cette absence de Pourquoi et de Comment que suggère Christine-zen qui, par voie de conséquence, élimine tout jugement.
cricri
Moi aussi...
Merci pour ce bel enseignement plein de logique et de sagesse.
Michèle
Bel exemple qui me fait penser à Alexandre Jollien
Le bel exemple de cet orateur bouddhiste me fait penser au philosophe Alexandre Jollien, handicapé de naissance. Il me semble qu'il a déjà été évoqué ici. Voilà un homme qui témoigne aussi que c'est lorsqu'il a compris qu'il ne guérirait jamais que les choses se sont débloquées et qu'il a pu mettre son infirmité au service des autres en écrivant des livres : " Le philosophe nu ", " Le tratié de l'abandon "... etc. L'un d'entre eux s'appelle " Vivre sans pourquoi " et je l'ai à la maison. J'ai envie de vous citer un passage de ce philosophe à la fois chrétien et bouddhiste : " Les privations viennent avant tout du mental. Je suis harassé, mais ça ne me poserait aucun problème si tout le monde était comme moi. C'est la comparaison qui crée le manque. Je suis fatigué, mais d'autres à côté peuvent lire, écrire, courir. Me voilà jaloux et envieux. Prier, en somme, c'est se libérer, arracher joyeusement les comparaisons, le désespoir et l'ennui comme on quitte un vêtement. "
Voilà ma petite pierre à l'édifice et je vous adresse un grand merci pour avoir généré cette discussion.
Régis
Merci Christine-zen
Merci, Christine-zen, d'avoir pris le temps de développer. Du pur nectar ! Je connais aussi Alexandre Jollien, c'est vrai que le témoignage peut y faire penser.