Tous les ans ça recommence. Dès que je sens l'été arriver et en particulier les vacances, je suis mal dans ma peau, stressé. Je ne sais pas d'où ça peut venir. Sans compter que j'ai quand même 50 ans, que je suis marié et père de famille. Il y a certainement un côté puéril dans cette angoisse que je n'arrive toujours pas à m'expliquer bien que j'y ai beaucoup réfléchi. Peut-être avez-vous des réponses à m'apporter? Le + important pour moi serait de toute façon d'arriver à me débarrasser de cet état négatif récurrent. Je suis catholique pratiquant et malgré mes prières, rien ne change.
Zénitude
Une réflexion autour de la famille
Souvent, ce type de réaction remonte effectivement à l'enfance : parents ne pouvant pas prendre de congés pour des raisons professionnelles ou personnelles (finances en général), mauvais souvenir de vacances (conflits parentaux, somatisation, décès dans la famille...). Essayez de réfléchir à ces pistes. Parfois, le blocage se lève dès que l'on met l'accent sur un problème que l'on s'évertuait à chasser du conscient...
Sofia M
Un interdit inconscient
Je partage complètement le point de vue de Zénitude. Ceci étant et si réellement ce stress vous empoisonne vos étés, il me semble qu'il serait intéressant que vous entrepreniez un travail psychanalytique afin de déraciner cet affect qui vous pollue. Fréquemment, il est question d'un interdit sur les vacances, le loisir mais la cause peut être très profonde et particulièrement refoulée.
Mireille-cogolin
J'ai le même problème
Merci pour vos réponses concrètes qui me parlent bien sur un plan familial car quand j'étais enfant, l'argent manquait cruellement à la maison et il n'était pas question de penser aux vacances. J'étais d'ailleurs très complexée par rapport aux filles de nos voisins qui, eux, partaient en congés en affichant cette période bénie de l'été en installant au vu et au su de tout le monde sur la galerie de leur voiture, que leur père avait particulièrement bien astiquée pour la circonstance, valises, cannes à pêche, filets à papillons, etc. J'étais à la fois jalouse et peinée et leur absence me paraissait interminable. À leur retour, mes copines me racontaient leurs exploits au bord de la mer. J'avais honte de ne rien avoir à leur raconter mais j'étais apaisée qu'elles soient de retour car je savais que leurs récits souvent " arrangés " et improbables allaient s'arrêter rapidement avec les jours qui raccourcissaient déjà...
Orlan
Complexe, à tous les sens du terme !
Je sais ce que vous ressentez car j'ai vécu un peu la même chose enfant. Mes parents, agriculteurs, étaient - et sont du reste toujours malgré leur âge avancé - de véritables " bêtes au travail ". Pas question donc de partir en vacances. Heureusement, j'avais une bicyclette et je m'échappais dès que je le pouvais (car il fallait tout de même mettre la main à la pâte dans la journée !), et grâce à elle, de l'exploitation agricole. Pour tenir le coup par rapport à mon copain, fils du directeur de l'école communale qui, lui, partait en congés avec ses parents, j'enfourchais mon vélo et je m'imaginais sillonner des contrées dangereuses ! En revanche, je n'ai jamais voulu m'identifier professionnellement à mes géniteurs et je me suis beaucoup investi dans les études. Ça m'a plutôt réussi. Avant de me marier, je me suis offert de jolis voyages mais et à la réflexion, c'est certainement le résultat d'un interdit culpablisé par rapport à mes mère et père, ces déplacements à l'étranger n'ont pas changé grand-chose en moi. Aujourd'hui, je pars davantage en vacances pour faire plaisir à ma femme et à mon ado pour partager du temps/loisirs avec eux mais je peux très vite m'ennuyer. Heureusement, j'emmène mon ordi !!!
Danièle-Dax
Il n'y a pas de règle absolue
Même milieu social pour moi que celui d'Orlan. Son commentaire me parle bien dans sa globalité... Petite fille et adolescente, je passais mes vacances dans les livres car mes parents étaient assez ouverts de ce côté-là et savaient quelque part que j'aurais aimé que nous partions en vacances mais avec les animaux de la ferme, ce n'était pas possible. Je ne les jugeais donc pas. C'était " comme ça ", c'était logique... Avec mon mari, nous ne nous sommes pas vraiment privés de vacances mais nous avons préféré au fur et à mesure des années investir dans la maison. Là aussi, je prends conscience que c'est sûrement un interdit lié au gros travail que fournissait mes parents. Par contre, notre fils est tout à l'inverse de nous : pas question qu'il ne voyage pas avec femme et enfant. Ils explosent souvent leur budget à cause des vacances !
Tam
Comment faire céder ce stress?
Je vous remercie pour votre empathie et pour vos posts mais est-ce que vous pourriez me dire, maintenant que je suis quinqua, comment je pourrais procéder pour me déstresser par rapport à mes angoisses sans passer par le "divan"?
Merci d'avance.
Tam
Bambou
Prenez encore un peu de temps...
Je trouve que vous avez eu de super réponses mais si vous ne voulez pas aller voir de psy, commencez à travailler de la façon qui vous a été indiquée dans les commentaires. Vous ne pourrez pas régler votre problème avec une baguette magique ! Dites-vous que " Paris ne s'est pas fait en un jour " et avancez à votre rythme.
Allain
Bambou a raison. Commencez
Bambou a raison. Commencez par le commencement. Posez-vous, prenez une feuille de papier et faites-un récit des conditions où vous passiez vos vacances enfant. N'omettez pas de noter les souvenirs douloureux. C'est cette mise à plat QUOTIDIENNE qui vous permettra de déloger vos points de fixation résistants.
suzy
Ce type d'état dépressif se retrouve en consultation médicale
Comme le signale Orlan, le processus du complexe d'infériorité peut jouer un rôle très néfaste lors de dates symboliques qui sont assimilées à des périodes festives. On retrouve des états dépressifs identiques à ceux des "grandes" vacances lors des Fêtes de Noël et du Jour de l'An. Pâques y échappe en partie car cette célébration garde certainement dans l'inconscient collectif une connotation douloureuse. Si votre foi ne vous apaise pas et si vous ne désirez pas faire une psychanalyse, Tam, tentez quelques séances de psychothérapie ciblées sur votre problème précis. Elles vous soulageront efficacement.
Tam
Je suis pressé parce que je craque
En fait, j'en ai tellement marre chaque année d'être mélancolique à la même période que je voudrais que ma guérison aille vite. C'est sûr qu'il n'y a de recette miracle pour rien... Je vais voir en fonction des conseils que vous me donnez quelle décision je prends...
Hugopsyfrance
Des termes qui parlent d'eux-mêmes
Vous faites allusion au fait de craquer, vous évoquez une état mélancolique, vous évoquez également un désir de guérison... Dans votre cas et si je m'appuie sur votre vocabulaire que votre inconscient n'a pas libéré au hasard, il est nécessaire que vous consultiez au minimum un psychothérapeute comme vous le conseille Suzy et ce, dès maintenant...
Tam
Vous m'inquiétez...
Ceci dit et en relisant attentivement votre post, je constate effectivement que les termes que j'ai utilisés ne sont pas banals et sont à prendre au sérieux...
Hugopsyfrance
C'est un euphémisme...
Oui, votre état est réellement à prendre au sérieux car il pourrait s'aggraver brutalement compte tenu de vos indications langagières. Une première consultation psychothérapeutique actuelle est indispensable pour que vous fassiez un point concret avec un professionnel.
Tam
Message reçu
Merci.
Sylviane
Je viens de découvrir cette discussion
J' ai toujours eu un problème avec les vacances moi aussi. A chaque fois qu' il faut préparer les valises , je me sens toujours très triste. Mais chez moi je crois que c'est plus le fait de partir. J' ai souvent l 'impression que je ne vais pas revenir.
Aurélie
Déracinée ?
Je ne suis pas psy du tout je précise. Mais comme dit plus haut, vous devriez voir du côté de votre enfance. Peut-être y a-t-il eu un départ douloureux pour vous dans votre famille ?
Célia
Toujours aussi intéressantes les discussions ici
A propos des vacances, je pense que j'ai tououurs eu une approche un peu spéciale aussi. Pas parce qu'elles me rendent triste ou me déprime, plutôt parce que je prévoie toujours un maximum de chose à voir, à faire... C'était souvent un sujet de dispute avec mon ex compagnon d'ailleurs. Lui estimait que les vacances c'était avant tout fait pour "buler". Enfin, bref ! Cette discussion m'a fait réfléchir et en fait j'y ai trouvé des échos avec mon histoire. Nous partions en vacances, mais mes parents avaient à coeur "d'amortir ce que ça coûtait". C'est ce que j'ai réalisé en lisant cette discussion, et le fait que je me programme des vacances toujours très remplies de mon côté. Au fond, mon ex compagnon réagissait à l'inverse...
Véro
Oui ! Ca fait réfléchir
En fait cette histoire de grandes vacances... D'une certaine façon, les congés payés ont contribué à un vrai progrès. En même temps, c'est comme s'il "fallait absolument partir en vacances". Ceci dit, travaillant en hôtellerie/restauration, voilà bien un aspect économique qui se développe et vit aussi des vacances et plus particulièrement estivales.
Corinne
Hors grandes vacances...
D'ailleurs dans ce secteur d'activité (mon mari tient une pizzéria), les grandes vacances ne sont pas dans les mêmes périodes de l'année que pour la plupart. Ca va d'ailleurs être plus compliqué avec les jumeaux qui entrent à l'école en septembre. Puisque c'est nous qui allons nous calquer sur le rythme congés scolaires...