J'ai systématiquement le sentiment de ne pas être dans le juste

Portrait de Plumes

J'ai 51 ans et la majeure partie du temps, j'ai l'impression de ne pas être juste, voire d'être injuste, ou encore de ne jamais dire ce qu'il faut quand il le faut, de ne jamais être sur la voie du milieu ou tout bonnement ma voie. Comme vous pouvez le constater avec mon âge, il serait temps que je règle cette difficulté qui me fait souffrir, même si je cherche à l'occulter. Avez-vous un avis sur la question? Une méthode pour sortir de cette insatisfaction et de cette culpabilité permanentes? Encore une fois, depuis toujours j'ai la conviction que j'ai toujours "tout faux" J'ai essayé la Pensée positive que j'ai abandonnée car elle ne marchait pas sur moi. Mais j'ai peut-être tout simplement besoin de comprendre ce mécanisme interne qui me persécute pour en finir avec lui???

Portrait de Partage Psy

Bien des tourments seraient évités si nous intégrions facilement la perception d’un sentiment proche d’une fiabilité objective. Combien de parents se sentent coupables après avoir donné une punition ou une fessée? Combien d’individus ont du mal à réagir après une dispute qu’ils pensent avoir provoquée ? Combien d’employés hésitent à quitter un emploi, perturbés par un patron bourreau ? Cependant, même si chaque situation est unique, adopter l’attitude juste, honnête, convenable, correcte, est possible. Les indications nous sont toujours fournies par les mêmes signaux : les limites. Effectivement, il y a des limites à ne pas dépasser ! Quel que soit l’âge de celui qui cherche à les dépasser. Le respect de ces barrières impalpables, abstraites, est moins banal qu’il n’y paraît au travers d’exemples du quotidien. Si Jules, 3 ans, en est à sa troisième tentative de la journée pour essayer de se baigner sans ses brassards, une petite tape sur les mains agiles à enlever les sécurités – accompagnée d’une nouvelle explication appropriée – inscrira le bambin dans la prévention. Quant à Hélène, qui raconte en être « venue aux mains » avec son mari, pour la énième fois, il s’agit de lui faire admettre qu’elle doit quitter son époux : celui-ci ne veut pas travailler. Or, les mains sont synonymes de labeur… Paul, lui, a continué plusieurs mois à vendre du matériel médical pour ses employeurs. Sans jamais voir venir la moindre rémunération, ni le moindre remboursement de ses frais de déplacement. C’est une avocate, qu’il a fini par accepter de rencontrer, qui s’est chargée de remettre de l’ordre dans cette funeste escroquerie. Les limites, protectrices, mettent toujours en lumière la preuve indubitable que nous attentons à nos pulsions de vie. Autrement dit, chaque fois que celles-ci sont menacées, il faut agir. L’existence n’est pas une devinette. Elle est enseignement et nous transmet, sans exception, de quoi nous préserver et préserver autrui. Là commence la probité.

Portrait de jeanne

Je suis dans votre cas mais je suis certaine que nous ne sommes pas les seules... Quand je me torture trop l'esprit, j'en viens à envier les personnes qui n'ont pas ce genre de problème. Mon parrain, par exemple, qui a eu d'énormes tracas avec sa fille unique, et qui en a toujours, ne se remet jamais en question, alors qu'il a une part importante dans ses comportements asociaux. En même temps et au fond de moi, je préfère douter et culpabiliser que l'inverse car, au moins, j'essaie d'être au mieux dans l'auto-réflexion et de m'améliorer.

Portrait de Orlan

En lisant le post de Jeanne, j'ai l'impression d'entendre ma femme par rapport à notre fils... Comme il est nonchalant et très paresseux, elle se ronge les sangs en imaginant qu'elle l'a trop couvé. Je ne partage pas ce point de vue dans la mesure où chacun a un caractère qui lui est propre et un chemin très personnel. En revanche, il me semble que toute personne équilibrée a un surmoi suffisant qui lui permet de revoir sa copie chaque fois que nécessaire, à condition de ne pas tomber dans une culpabilité pathologique.

Portrait de Psycot

En tant que psychothérapeute, j'ai pu constater combien les individus sont différents par rapport à des passages à l'acte négatifs qu'ils ont commis. Il y a ceux qui les banalisent et ceux qui les dramatisent. Je ne suis pas certaine que cette caractéristique psychologique se résolve vraiment dans l'existence, avec ou non un travail sur soi.

Portrait de Allain

Je suis complètement d'accord avec Psycot. C'est une histoire de surmoi, c'est-à-dire de censeur personnel. Or, chaque individu abrite un surmoi plus ou moins sévère qui peut le sanctionner à la moindre incartade (ce qui est mon cas!!!) ou, au contraire, laisser passer des comportements déviants... 

Portrait de Ari

Ne croyant absolument pas au hasard et comme on dit, on n'échappe pas à son destin. Soit, dans le cas présent, à son propre bagage caractérologique. Je me souviens d'une émission télévisée durant laquelle un prêtre parlait d'un ancien chef d'État qui s'est, entre autres, lancé dans une guerre abominable et injustifiée, et qui assurait qu'il assurait (le chef d'État...) qu'il répondait toujours aux ordres de Dieu...

Portrait de Allain

Là on est aux portes de la folie.

Portrait de Ari

Ça fait d'ailleurs froid dans le dos quand on sait qu'en France, un Président de la République à le pouvoir d'appuyer sur le fameux " bouton "...

Portrait de jilcoach

Le fait que vous vous posiez la question prouve que vous êtes certainement davantage dans le juste, d'une manière générale, que ce que vous pouvez l'imaginer... car, effectivement, il existe des personnes qui ne s'interrogent jamais sur leur posture, aussi injuste soit-elle. Par contre, si vous souffrez réellement de vos interrogations, quelques séances de psychothérapie pourraient vous libérer de ce fardeau trop lourd.

Portrait de Plumes

Avec vos explications j'ai mieux compris mes réactions objectivement excessives dans la mesure où mon entourage le constate et m'en fait part. Je ne voudrais pas tomber dans un masochisme mais j'ai cru comprendre grâce à vos posts que ces réactions font partie de ma personnalité et qu'elles me guident certainement mieux que ce que je pouvais le croire... Vous m'avez "éveillée". On ne peut donc pas changer ce qui n'a pas à être changé. Le temps organisera peut-être au mieux ce que je pensais être une énorme faille et pourra éventuellement m'alléger de ce poids. Je voudrais préciser encore que je ne suis absolument pas dans la résignation en écrivant ces lignes mais plutôt dans une belle acceptation. Merci infiniment. 

Portrait de Régis

Je trouve cette discussion très porteuse. En tant que Chrétien, je reconnais que je suis pécheur, donc imparfait. Je ne crois pas que cela fasse de moi un masochiste. Des bêtises, j'en ai commises (parfois certainement plus ou moins inconsciemment) mais je m'en sens coupable et responsable. Il me semble qu'un sentiment de culpabilité lucide peut protéger soi et autrui et prévenir certaines dérives (je pense au bouton d'un président, par exemple, que vous avez évoqué, mais pas que ! ). Une question de surmoi donc, qui relève de son intégration par chacun en fonction de son histoire et de sa conscience. Votre interrogation et toutes les réponses des foromers, Plumes, ainsi que votre acceptation finale sont incontestablement agents d'évolution pour moi. Merci.